Passant en revue les évolutions qu’a connues la conjoncture économique nationale, le Conseil a fait part de sa préoccupation quant à la poursuite de la croissance négative engendrée par le recul de l’activité dans certains secteurs importants à l’instar des industries non manufacturières et des services et la baisse de l’investissement privé tant intérieur qu’étranger. Ceci a pour effet l’accentuation des pressions sur la balance des paiements et par conséquent la contraction des réserves en devises qui sont revenues à 11.067 MDT ou l’équivalent de 123 jours d’importation à fin août 2011 contre 147 jours au terme de 2010.
Le Conseil a par ailleurs relevé la persistance des difficultés économiques malgré les efforts déployés au niveau de la politique monétaire par la baisse du taux de la réserve obligatoire à son niveau minimum et la réduction du taux directeur de la Banque Centrale. Cette situation est en relation avec la persistance du climat d’instabilité sécuritaire et sociale et l’absence de visibilité pour les opérateurs économiques, et de l’écart du rythme de la croissance par rapport aux perspectives espérées, dans un environnement économique mondial ne favorisant pas la mobilisation des ressources extérieures.
Pour ce qui est de l’activité du secteur bancaire, le resserrement de la liquidité a continué au mois d’août, ce qui a nécessité une intervention accrue de la Banque Centrale pour injecter 3.148 MDT contre 2.953 MDT en juillet. Cette intervention a permis, parallèlement à la réduction du taux directeur de la BCT, d’abaisser le taux moyen du marché monétaire à 3,76% contre 4,25% un mois auparavant.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil d’Administration a recommandé de poursuivre la consolidation du rythme de financement de l’économie via une politique monétaire agissante, tout en veillant à la mise en œuvre d’une politique budgétaire favorisant une plus grande célérité dans la réalisation des projets et le financement des entreprises publiques.
Aussi, et en vue de relancer l’activité économique et la concrétisation des intentions d’investissement en limitant les charges financières des entreprises, le Conseil a décidé de réduire, de nouveau, le taux directeur de la BCT d’un demi point de pourcentage pour le ramener à 3,5% tout en veillant à consolider les ressources du système bancaire à travers la préservation de la rémunération des dépôts sur livrets d’épargne.
Pour rappel, la dernière baisse du Taux d’Intérêt Directeur remonte à février 2008, la BCT avait alors ramené ce taux de 5,25% à 4,5%; cette décision avait pour objectif de «dynamiser le marché financier, le rapprocher de l’économie réelle et de soutenir les entreprises. Elles visaient également à réduire le taux de financement des entreprises et à renforcer leurs compétitivités et leur présence sur les marchés nationaux et internationaux».
La toute dernière décision du Conseil d’Administration de la BCT, remonte au 29 juin 2011, avec la décision de ramener le taux d’intérêt directeur de 4,5% à 4%.
(Source: Communiqué du Conseil d’Administration de la BCT )
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