Les opérateurs télécoms obligés d’innover sur un marché du mobile saturé

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une boutique Orange de Paris. (Photo : Eric Piermont)

[06/09/2011 15:07:24] PARIS (AFP) Dans un marché de la téléphonie mobile qui arrive à saturation, avec près de 100% de la population française équipée, les offres low-cost sur internet, comme Sosh qui sera présentée mercredi par Orange, sont aussi une manière d’innover pour répondre à tous les types de clientèle.

Après avoir tout misé sur les offres premium et illimitées, certains opérateurs parient maintenant sur des offres beaucoup moins chères et surtout adressées à une clientèle née avec l’internet, qui ne voit plus l’intérêt de passer par des boutiques physiques.

La clientèle jeune et technophile n’avait pas d’offres pour elle jusqu’ici, et “les opérateurs ont dû créer des marques par segment: il faut en effet un marketing à part”, quand on s’adresse à cette génération, “car les marques-mères sont devenues très institutionnelles”, explique Stephane Dubreuil, associé du cabinet Sia Conseil.

C’est le choix d’Orange qui doit lancer mercredi “Sosh”, sa nouvelle marque commercialisée uniquement sur internet et dont elle a juste révélé qu’elle serait “attractive en termes de prix”.

Bouygues Telecom a lui déjà lancé début juillet une marque à bas coût, B&You, disponible uniquement sur le web et créée elle aussi “dans une logique de segmentation de marché”, confirme sa directrice Caroline Lehéricey.

L’opérateur a mené des études montrant que “des jeunes entre 25 et 35 ans, très à l’aise avec les nouvelles technologies, étaient à la recherche d’offres à des prix attractifs et étaient prêts, par contre, à accepter un accompagnement moindre”, explique-t-elle, en référence à des prestations de services après-vente uniquement en ligne.

“Il y a une très forte participation au niveau de la communauté” d’utilisateurs, et cela a amené récemment B&You à faire évoluer ses offres “en modifiant un des forfaits et en en créant un troisième”, raconte Mme Lehericey.

En effet, il faut réagir vite avec cette clientèle intransigeante sur les prix et facilement infidèle.

Pour M. Dubreuil, “c’est ça l’opérateur du 21e siècle: une communauté de gens qui échangent entre eux leur expérience avec la marque, les bons tuyaux d’utilisation, etc.”.

De plus, “en substituant une relation client physique et téléphonique par une relation client digitale, vous avez un poste de coût qui s’effondre, et ça vous permet d’avoir une offre plus compétitive”, estime-t-il.

Il y a en ce moment sur le marché du mobile une “intensité concurrentielle” accrue du fait de la prochaine arrivée de Free sur le marché français, mais ce n’est pas le seul facteur de l’effervescence qui touche les opérateurs, explique Laurent Zenou du cabinet Tera Consultants, “il y a également une maturité de l’industrie qui amène à plus de segmentation sur le marché”.

Cette segmentation pousse opérateurs traditionnels comme opérateurs sans réseaux propres (MVNO) à élaborer chacun leurs recettes pour attirer et garder leur clientèle.

L’opérateur virtuel La Poste Mobile, lancé il y a juste trois mois et qui a connu un “excellent” démarrage, selon son PDG Marc Zemmour, assure que plus de 75% des ventes se font dans les bureaux de Poste, et pour une clientèle diversifiée.

Sans minorer l’importance d’internet, il souligne que “la proximité des bureaux de poste, la possibilité pour les clients de pouvoir s’adresser à une personne est un élément important”.

D’autres opérateurs jouent plutôt la carte de l’offre de services inédits comme le câblo-opérateur Numericable qui va lancer pour ses abonnés une offre mobile en illimité vers l’étranger à 10 euros par mois.

SFR, de son côté souligne le succès de ses offres “carrées” récompensant la fidélité des clients, qui ont dépassé le million de clients deux mois après leur lancement.