Projet de sous-traitance à La Hague annulé en justice : Areva fait appel

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Areva sur la plate-forme Areva du Tricastin. (Photo : Philippe Desmazes)

[06/09/2011 18:10:40] CAEN (AFP) Le groupe Areva a fait appel de l’annulation en justice de son projet de sous-traiter la production d’énergie pour son usine de retraitement des déchets nucléaires de La Hague (Manche), a indiqué mardi la direction du site.

La décision du 5 juillet du tribunal de grande instance de Paris “laissait à penser que notre projet était source de danger. Ce n’est pas acceptable”, a indiqué à l’AFP Christophe Neugnot, le directeur de la communication de l’usine.

Le tribunal a jugé cette externalisation “génératrice de risques (…) industriels considérables”.

Or l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a estimé plusieurs mois auparavant qu’Areva proposait dans son projet un système de surveillance satisfaisant du sous-traitant, avance le groupe.

Areva a créé le 10 mars un groupement d’intérêt économique avec Dalkia (filiale de Veolia à 66%) afin de lui confier, à compter de 2014, la production et la distribution de l’énergie de l’usine.

Ce GIE avait été lancé avec retard après des “sérieux doutes” de l’Etat, évoquant “une situation susceptible d’être dangereuse”.

Le GIE aurait eu, selon les syndicats, pour mission notamment de “maintenir le refroidissement des piscines” où doivent rester immergés les combustibles irradiés en attente de retraitement. Or la catastrophe de Fukushima au Japon en mars a montré combien il s’agissait d’un point clé.

En août, après une inspection inopinée sur le site, l’ASN a par ailleurs déploré avoir “constaté une surveillance insuffisante” de la part d’Areva vis à vis de ses sous-traitants actuels sur un chantier de maintenance.

“Les inspecteurs considèrent qu’un travail de fond doit être effectué afin d’atteindre le niveau requis” par la loi, a écrit le gendarme du nucléaire à propos de ce chantier, dans un courrier à la direction de l’usine publié sur son site internet.

Interrogé par l’AFP, Areva a assuré avoir renforcé depuis son dispositif de surveillance des prestataires. Environ 5.100 personnes travaillent à Areva-La Hague, dont 2.000 pour des sous-traitants.