Un de mes confrères online s’est adonné à une analyse détaillée de la conférence de presse du Premier ministre (mardi 6 septembre 2011) qui, bien que prétendu provisoire, a bien démontré qu’il avait de la présence… Et quelle présence!
J’avoue que du haut de ses 85 années, BCE a fait part d’une vigueur exceptionnelle et d’une clarté d’esprit qui rendraient jaloux plus d’un homme politique. Et mes chers lecteurs, regardez autour de vous le désolant paysage planétaire mondial qui n’encourage personne à faire ou faire faire de la politique:
– dans les pays des dictateurs déchus, les uns se cachent ou sont allongés sur une civière et les autres continuent à faire du mal et avoir du sang sur les mains …;
– l’Europe va mal et est atteinte de sinistrose eurosceptique …;
– l’Amérique bouche les trous de ses déficits et ça sonne curieux quand on me dit que ce pays de rêve risque d’être mis en faillite;
– alors, est-ce que l’avenir viendra d’Asie?
Pendant ce temps, la chez nous, la bouteille est à moitié pleine et BCE a décidé qu’elle se remplisse sans que la coupe ne déborde, et je souscris totalement à son approche qui repose sur un principe bien simple: il n’y a pas d’Etat sans Etat stable.
Car, au vu de l’ampleur qu’a prise la révolution tunisienne et son impact géopolitique –qui peut se retourner contre nous tant il agace-, nous n’avons pas beaucoup de choix si ce n’est de réussir cette transition.
Je livre quelques réflexions sur ce que j’ai pu voir, lire et écrire:
– pour ce que j’écris, je reçois de plus en plus de commentaires et souvent désapprobateurs, et cette réactivité me fait énormément plaisir que je demande à mon lecteur souvent d’analyser le deuxième degré comme je le faisais avant le 14 janvier, et ce après l’autocensure vigilante de mon patron; mais là, les gens n’osaient pas commenter. Il faut que je précise à mes lecteurs que je vérifie mes sources avant de commencer un papier ; d’ailleurs, dans l’un d’eux, j’avais déjà fait allusion, d’une manière quasi prémonitoire, aux créations de Rupert Wyatt…;
– pour ce que je vois, parfois cela se passe de commentaires, car on peut accepter que, après des années de silence forcé, on soit passé à des réactions excessives, et ce à l’image du fonctionnement d’un vase d’expansion qui peut exploser sans éléments régulateurs; mais si les éléments régulateurs ne fonctionnent plus, on passe alors à une gestion forcée, ce que je ne souhaite pas à mon pays…;
– pour ce que je lis et entends, je commencerai par les programmes des partis qui me semblent dans leur majorité très peu structurés et peu viables, et on a surtout l’impression que le principal objectif de tout un chacun n’est que le palais de Carthage, du coup, la rue ne comprend pas pourquoi il n’y a que 104 candidats à ce poste et ensuite rien ou presque; pour le reste, je suis confiante dans le bon sens de la rue, la capacité d’entropie de notre peuple et l’efficience de son administration qui, bien que blessée dans son âme par tout ce qu’elle subit depuis ce fameux vendredi, a assez de force et beaucoup de sa sagesse pour reprendre du poil de la bête. Amen!