Des bouteilles de Coca-Cola (Photo : Boris Horvat) |
[08/09/2011 10:05:25] MARSEILLE (AFP) Le producteur américain de boissons sans alcool Coca-Cola a annoncé jeudi la suspension d’un investissement de 17 millions d’euros prévu en 2012 dans son usine des Bouches-du-Rhône, aux Pennes-Mirabeau, pour “protester symboliquement” contre la taxe sur les sodas.
C’est la première décision concrète de Coca-Cola après l’annonce le 24 août par le Premier ministre François Fillon de la création d’une taxe sur les boissons à sucres ajoutés pour lutter contre l’obésité dans le cadre d’un vaste programme d’austérité.
Un investissement de 17 millions d’euros, portant sur une nouvelle ligne de production de canettes, devait être annoncé le 19 septembre, à l’occasion de la célébration des 40 ans de l’usine des Pennes-Mirabeau.
“Celui-ci n’est pas annulé mais il doit être réévalué dans le contexte d’incertitude créé par la taxe”, annonce le groupe dans un communiqué.
Coca-Cola attend de voir comment se déroule le vote au Parlement, a précisé à l’AFP une porte-parole. La taxe doit être discutée dans les semaines à venir dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Par ailleurs, la venue de John Brock, président de Coca-Cola Enterprises, pour les 40 ans du site est annulée.
“Nous entendons ainsi protester symboliquement contre une taxe qui sanctionne notre entreprise et stigmatise nos produits”, explique Coca-Cola qui “réaffirme son opposition vigoureuse à toute forme de stigmatisation des boissons sucrées et à leur assimilation à d’autres catégories de produits tels que le tabac”.
La taxe doit entrer en vigueur début 2012 et devrait rapporter 120 millions d’euros à l’Etat. Elle devrait renchérir le prix de la canette d’un centime d’euro en moyenne, selon les industriels du secteur.
Implanté en France dans l’entre-deux-guerres, le groupe américain emploie 3.000 salariés répartis sur cinq sites de production en France.
Le site des Bouches-du-Rhône, le deuxième en terme de production, compte 203 employés et trois lignes de production. Il a fait l’objet de 45 millions d’euros d’investissements depuis cinq ans, selon le communiqué.