Athènes multiplie les promesses pour tenter de sortir de la spirale infernale

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éen et grec flottent le 10 mai 2011 à Athènes (Photo : Aris Messinis)

[08/09/2011 14:10:20] ATHENES (AFP) Dans l’urgence, Athènes multiplie les promesses de réformes tout en tentant de boucler avec des centaines de banques l’accord sur un rééchelonnement de sa dette, afin de garantir le maintien sous perfusion du pays, plus que jamais au bord du gouffre.

Alors que s’accroit sur Athènes la pression de marchés de plus en plus convaincus que le pays devra faire défaut sur sa dette et sortir de la zone euro, les feux verts accordés par l’Allemagne et la France aux plans de soutien à la Grèce, n’ont pas suffi pour apaiser les inquiétudes, face à une montée des résistances en Europe et aux mauvaises performances de l’économie grecque.

La Commission européenne a dû aller jusqu’à publiquement exclure jeudi une sortie forcée de la Grèce de la zone euro, rappelant que sa participation à l’euro était “irrévocable”, selon le traité de Lisbonne.

La Grèce avait pourtant tenté de rebondir mardi, en annonçant une accélération des privatisations et promettant de s’attaquer sans plus de délais à la réduction de son secteur public.

Cela lui a valu quelques signaux positifs, notamment sur l’avancement du gigantesque programme d’échange de dette grecque négocié avec les banques de 57 pays.

Le programme, décidé le 21 juillet à Bruxelles, avance “d’une manière satisfaisante” a indiqué une source gouvernementale grecque jeudi.

Mardi, l’Institut de la finance internationale (IIF) basé à Washington avait lui aussi indiqué que le soutien des banques à cette procédure était “fort”. L’IIF vise à une participation des créanciers privés de la Grèce à hauteur de 90%.

L’opération d’échange de titres prévoit pour les banques une perte volontaire de 21% sur leur mise initiale. Le road-show se poursuit actuellement avec les institutions des pays hors de la zone euro et doit s’achever d’ici fin septembre début octobre, a indiqué la source gouvernementale grecque.

Un haut responsable bancaire grec avait espéré récemment auprès de l’AFP que la réussite de cette opération déclenche un “cercle vertueux” sur les marchés pour faire redémarrer la confiance en la Grèce et en la zone euro.

Côté budgétaire, le gouvernement grec tente de mettre les bouchées doubles, avec l’aide d’une mission technique de la troika des créanciers actuellement à Athènes, pour boucler son projet de budget 2012. En jeu, le déblocage de la sixième tranche du prêt UE-FMI de 110 milliards d’euros accordé en 2010 pour surmonter la crise de la dette.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble n’a pas pris de gants jeudi pour pousser la Grèce à faire plus d’efforts d’économies. Il a mis en garde contre “de nouvelles conséquences” pour le deuxième plan d’aide du 21 juillet si Athènes échouait à tenir ses promesses d’austérité et réformes.

“Selon nous, il n’y a pas de problèmes en ce qui concerne le versement de cette tranche car nous faisons notre devoir” a répondu le porte-parole du gouvernement, Ilias Mossialos, relativisant les déclarations allemandes.

“Nous ne mettons en aucune manière en danger l’accord du 21 juillet, nous avançons le calendrier pour la mise en oeuvre des mesures (…) comme l’institution d’une grille unique de salaire pour la fonction publique” a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le gouvernement ratisse tous azimuts pour regarnir les caisses. Ainsi une loi censée mettre fin aux constructions illégales qui rongent le pays, vient d’être votée, prévoyant des amendes forfaitaires régularisant de fait les constructions existantes, au grand dam des écologistes.

Néanmoins, les marges de manoeuvre pour réduire le train de vie de l’Etat sont de plus en plus limitées, en raison de la récession qui prend des allures de dépression: le PIB grec au 2e trimestre a ainsi été révisé à la baisse, à -7,3% sur un an, et le chômage s’élevait à 16% en juin.

Les syndicats et les Indignés vont manifester samedi à Salonique (nord) durant le traditionnel discours de rentrée qu’y prononcera le Premier ministre Georges Papandréou.