ège de la Banque Centrale Européenne à Francfort, le 7 avril 2011 (Photo : Daniel Roland) |
[08/09/2011 14:57:23] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a corrigé à la baisse jeudi ses prévisions de croissance pour la zone euro et insisté sur le degré élevé d’incertitude et les risques qui entourent l’économie mondiale.
La BCE entrevoit désormais une croissance de 1,6% en 2011 en zone euro. Lors de la précédente révision trimestrielle de ses pronostics en juin, elle avait au contraire relevé sa prévision de croissance à 1,9% pour cette année.
Pour l’an prochain l’institution monétaire européenne table sur une croissance de 1,3%, contre 1,7% jusque là.
Les prévisions de croissance et d’inflation de la BCE sont des moyennes calculées par l’AFP, la BCE publiant ses prévisions sous forme de fourchettes.
L’économie de la zone euro devrait croître “très modérément” au second semestre de l’année en cours, les risques sont “intensifiés” et le degré d’incertitude entourant les perspectives de l’économie mondiale est “énorme”, a estimé jeudi le président de la BCE Jean-Claude Trichet lors d’une conférence de presse à Francfort (ouest).
“Le message principal dans ce domaine c’est l’incertitude”, a dit le Français à propos de l’économie, sur fond de refroidissement aux Etats-Unis, de crise de la dette en zone euro et de tourmente sur les marchés financiers depuis début août.
“Notre jugement sur l’appréciation des risques a changé” depuis le mois dernier, a encore dit M. Trichet à l’issue de la réunion mensuelle du conseil des gouverneurs sur les taux d’intérêt. La dynamique économique est dorénavant source d’inquiétude; et les risques inflationnistes, qui préoccupaient beaucoup les gardiens de l’euro ces derniers mois, sont maintenant “équilibrés”.
La BCE s’attend toujours à une hausse des prix de l’ordre de 2,6% cette année, et de 1,7% l’an prochain. Le mandat de la BCE est de garantir la stabilité des prix, avec un maintien de l’inflation à un niveau proche mais inférieur à 2% à moyen terme.
La BCE a décidé jeudi de garder son principal taux directeur, référence du crédit en zone euro, à 1,5%. Dans le contexte actuel, une nouvelle hausse prochaine du taux ne semble plus à l’ordre du jour.
L’institution a répété jeudi sa détermination à soutenir les banques de la zone euro en leur fournissant toutes les liquidités nécessaires, comme elle le fait depuis 2008.
“Nous sommes prêts à fournir des liquidités”, a-t-il dit, et “cet apport de liquidités signifie qu’il n’y a pas de problème de liquidité pour le secteur bancaire de la zone euro dans son ensemble”.
La BCE pourrait fournir encore plus de fonds que ce qu’elle fait actuellement, si besoin est, a ajouté M. Trichet.
La santé des banques européennes est à nouveau un motif d’inquiétude. Le ministre allemand des Finances a estimé jeudi qu’il fallait pouvoir les recapitaliser rapidement en raison de “nouvelles inquiétantes” en provenance de la zone euro, et la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde avait évoqué récemment la nécessité impérative de les renflouer.