ésident de la Fed, le 18 juillet 2011 à Washington (Photo : Alex Wong) |
[08/09/2011 21:31:05] WASHINGTON (AFP) La probabilité augmente de voir la banque centrale des Etats-Unis (Fed) prendre de nouvelles mesures pour soutenir la reprise économique du pays à l’issue de sa réunion des 20 et 21 septembre.
Son président Ben Bernanke, qui avait adopté jusque-là une attitude plutôt neutre sur ce sujet source de division au sein de la Réserve fédérale, a laissé entendre jeudi qu’il penchait désormais plus en faveur d’un nouvel assouplissement monétaire pour accompagner une croissance qu’il juge lente et fragile.
Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) continuera “d’examiner” à sa réunion de septembre les instruments qui peuvent être utilisés pour augmenter son concours financier à l’économie” a-t-il dit, ajoutant que ses collègues et lui étaient “prêts à employer ces instruments comme il convient pour favoriser une reprise plus forte dans un environnement de prix stables”.
M. Bernanke est la seule personne habilitée à parler au nom de l’ensemble du Comité, où il jouit d’une autorité morale incontestée lui permettant de se poser en arbitre pour orienter le débat en cas de désaccord.
“Le côté relativement pessimiste des propos” de M. Bernanke “confirme notre opinion selon laquelle le FOMC penche pour des mesures d’assouplissement monétaire supplémentaires” en septembre, note Michael Gapen, économiste de Barclays Capital.
Pour Ryan Sweet, de Moody’s Analytics, M. Bernanke n’est pas entré dans le détail de ce que la Fed pourrait faire afin de “ne pas voler la vedette” au président des Etats-Unis, Barack Obama, qui devait présenter dans la soirée au Congrès un plan de soutien à l’emploi et à la croissance.
Le chef de la Fed, qui exhorte régulièrement les élus à taire leurs divergences et à compléter l’action de la Fed par des mesures de relance budgétaire à court terme, ne pouvait pas prendre le risque d’abattre toute ses cartes alors que certaines de ses troupes rechignent à en faire davantage.
La Fed maintient son taux directeur quasi nul depuis décembre 2008. Pour aider l’économie américaine à passer la crise, elle a aussi injecté des centaines de milliards de dollars de liquidités dans le circuit financier.
En août, le FOMC a décidé d’intensifier son soutien à la reprise en s’engageant à maintenir son taux directeur quasi nul “jusque mi-2013” si les conditions le justifient.
Mais estimant que la Fed ne peut plus en faire davantage sans faire courir de grands risques pour l’équilibre de l’économie à moyen terme, trois membres du FOMC ont voté ce jour-là contre la décision prise, ce qui n’était pas arrivé depuis 1992. Quelques autres membres du FOMC ne votant pas cette année partagent leurs vues.
Arguant que l’inflation ne présente aucune menace de s’emballer (ce qui risque d’arriver avec une politique monétaire trop accommodante), quelques autres au contraire veulent en faire plus, surtout après les chiffres officiels ayant montré vendredi que les embauches étaient restées au point mort aux Etats-Unis en août et que le chômage restait extrêmement élevé, à 9,1%.
Alors que le plan de M. Obama risque de se heurter au refus des républicains, M. Bernanke promet d’agir dans la mesure du possible “pour aider à retrouver des taux de croissance et d’emploi élevés”.
Pour M. Sweet, le scénario selon lequel la Fed pourrait annoncer le 21 septembre un allongement de la maturité moyenne de son portefeuille de titres financiers se renforce.
Cette solution pourrait permettre à la Fed de faire baisser un peu plus les taux d’intérêt à long terme – et donc de stimuler l’investissement – sans avoir à créer de nouveau de la monnaie, ce qui risquerait d’alimenter à terme l’inflation.