éou, le 21 juillet 2011 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
[10/09/2011 10:17:00] ATHENES (AFP) Le gouvernement grec, qui peine à convaincre de sa capacité à redresser le pays, affronte samedi son premier test social de la rentrée après s’être engagé à durcir l’austérité et accélérer les privatisations pour conjurer la menace d’un lâchage par la zone euro et le FMI.
C’est dans une ville bouclée par un déploiement record de quelque 7.000 policiers, pour encadrer les manifestations annoncées, que le Premier ministre socialiste, Georges Papandréou, doit prononcer à 17H30 GMT le traditionnel discours marquant en Grèce la rentrée économique et sociale.
Dans le grand port du nord du pays, les abords du centre de congrès où M. Papandréou s’exprimera étaient contrôlés par la police dans la matinée, pour empêcher l’encerclement du bâtiment projeté par les “indignés” grecs, qui entendent ouvrir le bal de la contestation dans l’après-midi.
Les grandes centrales syndicales, du privé GSEE et public Adedy doivent prendre le relais, pour réclamer l’abandon “d’une politique de la pauvreté et du chômage, de la troïka UE-FMI et des spéculateurs” à quelques centaines de mètres d’un autre cortège du Pame (syndicat communiste).
En ajoutant les étudiants, mobilisés contre la refonte du troisième cycle, les propriétaires de taxis, en grève de 24H contre la libéralisation de leur profession, et les supporteurs du club local de football Héraklis protestant contre leur exclusion de la 1ère division, la police table sur une mobilisation dépassant les quelque 20.000 manifestants de l’année dernière.
Car cette fois, impossible pour le Premier ministre de huiler les rouages sociaux. Après une nouvelle salve de rappels allemands à la discipline bugétaire, et la relance en Europe du débat sur une éventuelle sortie du pays de l’euro, la cohésion de la zone euro face à la crise de la dette et au soutien à la Grèce a encore été fragilisée par la démission vendredi du chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), l’Allemand Jürgen Stark.
Le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, a aussi dû vendredi soir démentir des rumeurs de marchés sur une cessation de paiement imminente du pays. Il a réitéré que la priorité pour le pays était de faire la part de travail qu’exigaient de lui ses partenaires et créanciers en contrepartie de la leur : le nouveau plan public-privé de sauvetage du pays de quelque 160 milliards d’euros adopté le 21 juillet par l’UE.
La presse grecque prévoyait donc samedi que M. Papandréou martèle sa détermination à s’acquitter des engagements pris, au premier rang desquels l’amaigrissement du secteur public, la libéralisation du marché du travail et les privatisations.
Soit, en traduction grecque, des cessions au goût de “bradage” vu la faible marge de négociation laissée au vendeur, de nouvelles réductions de salaires pour des catégories de fonctionnaires, via la création d’une grille unique des salaires, et la mise au chômage technique d’employés publics jugés surnuméraires, quelques 20.000 selon la presse, alors que le chômage grimpe, à 16% en juin et que déja seul un fonctionnaire sur dix est censé être remplacé.
“Le message sera à l’adresse de la troïka, et non des Grecs”, estimait samedi le quotidien de gauche Elefthérotypia.
Après une réunion de l’eurogroupe en Pologne, et une d’urgence du FMI sur la situation grecque, cette délégation UE-FMI chargée de surveiller les comptes grecs est de nouveau attendue la semaine prochaine à Athènes, pour reprendre une mission suspendue le 2 septembre face aux tergiversations grecques.