ürgen Stark, à Athènes le 17 mai 2011 (Photo : ARIS MESSINIS) |
[11/09/2011 09:22:41] BRUXELLES (AFP) La zone euro va connaître une nouvelle semaine sous haute tension avec l’objectif de finaliser un deuxième plan de sauvetage crucial pour la Grèce, tandis que la crise de la dette ne donne aucun signe d’accalmie et que la zizanie menace au sommet de l’Europe.
Les ministres des Finances de la zone euro, puis de l’Union européenne se réuniront vendredi et samedi en Pologne pour tenter de boucler le plan d’aide à la Grèce de près de 160 milliards d’euros promis au pays le 21 juillet pour lui éviter la banqueroute.
Le temps presse car la situation économique de la Grèce ne cesse de s’aggraver. Il a toutes les peines à respecter ses engagements de redressement des comptes publics envers les bailleurs de fonds internationaux.
Athènes a encore dû démentir en fin de semaine des rumeurs de défaut de paiement. Malgré tout, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, à paraître lundi, croit savoir que le ministère des Finances à Berlin est déjà en train de se préparer à agir en cas de faillite de la Grèce.
Pour ne rien arranger, le climat est à la discorde en Europe sur les moyens de faire face à la crise de la dette.
La tension est montée d’un cran vendredi lorsque le très orthodoxe chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), l’Allemand Jürgen Stark, a démissionné pour marquer son désaccord avec l’aide apportée par l’institut monétaire aux pays fragiles de la zone euro, y compris l’Italie et l’Espagne, sous forme de rachat de leurs emprunts obligataires sur le marché.
éou, le 21 juillet 2011 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
Cet incident au plus haut niveau de la zone euro a conclu une semaine déjà riche en déclarations fracassantes à l’encontre de la Grèce. Certains pays comme les Pays-Bas n’hésitent plus à ouvertement évoquer une expulsion du pays de l’Union monétaire “en dernier recours”.
Un commissaire européen a, quant à lui, suggéré de mettre en berne les drapeaux des pays trop endettés devant les bâtiments de l’UE, avant de se faire désavouer à Bruxelles.
Début septembre, le départ inopiné de Grèce d’une délégation de l’UE, du Fonds monétaire international (FMI) et de la BCE, appelée “troïka” et chargée de surveiller les comptes du pays, a jeté un froid. Les experts estiment qu’Athènes n’a pas rempli ses promesses en matière de privatisations et de réformes économiques.
L’enjeu est grand : la Grèce a absolument besoin du feu vert de cette mission si elle veut recevoir une nouvelle tranche d’aide de huit milliards d’euros tirée du premier plan d’aide de 2010. Un refus signifierait le défaut de paiement.
Dans ce contexte, une réunion d’urgence du FMI doit se dérouler mercredi sur la Grèce, date à laquelle la troïka devrait en principe faire son retour à la suite de la promesse d’Athènes, entre-temps, de tenir ses engagements.
Au-delà, de nombreuses incertitudes planent sur le deuxième plan de sauvetage de la Grèce.
La participation attendue du secteur privé n’est pas arrêtée. La Slovaquie renâcle à donner son accord et risque de ne se prononcer qu’en “décembre au plus tôt” sur ce second plan.
Autre casse-tête : les garanties controversées demandées par la Finlande en échange des prêts à la Grèce.
Le principe en avait été accepté 21 juillet, mais les pays de la zone euro mènent de difficiles tractations depuis des semaines sur les modalités. Il s’agit d’éviter d’affaiblir le plan de soutien à la Grèce par ce système de garanties et d’éviter que trop d’Etats demandent ensuite le même traitement.
“Tout le monde accepte le principe de garanties, mais il est très compliqué de trouver la bonne formule pour que ces garanties ne soient pas en numéraire”, a dit à l’AFP une source européenne proche des discussions.