L’euro chute au plus bas depuis dix ans face au yen à cause de la Grèce

photo_1315806739798-1-1.jpg
é à Séoul le 14 octobre 2010 (Photo : Jung Yeon-Je)

[12/09/2011 05:53:16] TOKYO (AFP) L’euro a lourdement chuté lundi, plombé par la crainte d’un défaut de paiement de la Grèce, et s’est retrouvé à son plus bas niveau en dix ans face au yen.

Peu après 05H00 GMT, la monnaie unique est tombée à 104,13 yens, au plus bas depuis juin 2001. Elle valait encore 105,91 yens vendredi à 21H00 GMT.

L’euro était aussi en net recul vis-à-vis du dollar, à 1,3521 dollar vers 05H00 GMT, contre 1,3649 dollar vendredi à 21H00 GMT.

“Nous regardons la Grèce et seulement la Grèce”, a expliqué Satoshi Tate, courtier à Mizuho Corporate Bank, cité par Dow Jones Newswires. “La situation devient vraiment grave et tout le monde se demande comment cela va finir”.

L’euro est vendu à tour de bras depuis vendredi et l’arrivée d’un nouveau vent de panique sur les Bourses d’Europe et d’Amérique.

Les investisseurs angoissent pour la dette des pays européens, et notamment la Grèce, ainsi que pour la croissance mondiale. La démission de l’économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), l’Allemand Jürgen Stark, a amplifié la fébrilité.

Pendant le week-end, la Grèce a catégoriquement démenti des “rumeurs” sur un défaut de paiement du pays mais les marchés restaient nerveux. Elle a annoncé de nouvelles mesures pour réduire son déficit public d’environ 2 milliards d’euros.

Saluant ces mesures d’économies, la Commission européenne a annoncé que les bailleurs de fonds du pays réunis au sein d’une Troïka -Commission, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international- effectueraient leur retour dans le pays “dans les prochains jours”.

Ils l’avaient quitté de manière inopinée au début du mois face au manque de progrès de la Grèce dans les réformes promises pour redresser les comptes publics.

L’objectif sera cette fois de conclure “vers la fin septembre” un accord sur le versement d’une nouvelle tranche de 8 milliards d’euros de prêts à Athènes, dans le cadre du premier plan de sauvetage de la Grèce de 2010 visant à la sauver de la banqueroute.

Sans ce prêt, Athènes serait condamné au défaut de paiement.

Outre l’inquiétude vis-à-vis de la Grèce, les investisseurs semblaient déçus par les résultats de la réunion des grands argentiers du club des pays riches du G7, qui s’est tenue ce week-end à Marseille (sud-est de la France).

“La réunion du G7 Finances n’a pas annoncé de mesures concrètes et nous en sommes réduits à nous demander s’ils peuvent faire quelque chose”, a souligné Sumino Kamei, de la banque de Tokyo-Mitsubishi UFJ.

Considéré comme une “monnaie à risque”, l’euro en prenait d’autant plus pour son grade.

Des courtiers évoquaient par ailleurs la possibilité d’une intervention directe des autorités nippones dans les prochains jours sur les marchés des changes, afin d’abaisser le niveau du yen face à l’euro. Le ministère japonais des Finances n’a toutefois rien laissé filtrer à ce sujet.

La flambée du yen vis-à-vis de l’euro lamine la compétitivité des groupes exportateurs nippons, notamment celle des géants de l’électronique très actifs sur le Vieux continent.