Un chauffage urbain inédit alimenté par la chaleur de serveurs informatiques

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Un serveur informatique (Photo : Kimihiro Hoshino)

[13/09/2011 08:48:11] PARIS (AFP) Récupérer la chaleur issue de puissants serveurs informatiques d’une société pour chauffer le quartier alentour: c’est le système novateur actuellement mis en place dans le parc d’entreprises développé par le groupe Euro Disney près de son parc de loisirs de Marne-la-Vallée.

“C’est la première fois que cela va se faire en France”, affirme à l’AFP Christophe Hoizey, directeur du projet pour Dalkia, filiale de Veolia Environnement et EDF spécialisée dans la production d’énergie.

“Un réseau de chaleur urbain, ce n’est pas nouveau. Le point novateur de ce réseau, c’est le fait de récupérer l’énergie d’un +data center+, qui a été complètement intégré dès le début dans le projet”, explique-t-il à l’AFP.

Un data center, ou centre de traitement des données, est un site dédié à l’hébergement d’équipements et de ressources informatiques et électroniques des entreprises. Ces installations, abritant serveurs informatiques, systèmes de refroidissement et systèmes électriques, sont “de très gros consommateurs en énergie”, rappellent les promoteurs du projet dévoilé mardi.

Dans le projet de Val-d’Europe, un parc d’activités dont le développement est assuré par Euro Disney dans le cadre d’une convention avec les pouvoirs publics, la chaleur dégagée par les systèmes de refroidissement des serveurs informatiques va être récupérée. Elle sera utilisée pour réchauffer l’eau du réseau de chauffage et bénéficiera ainsi à des bâtiments raccordés alentour.

La chaleur sera récupérée depuis le data center d’un groupe bancaire. Ce réseau privé permettra de chauffer à terme quelque 600.000 m2 de bâtiments, assurent ses promoteurs.

“Le réseau est actuellement en cours de production”, explique M. Hoizey, qui table sur un début de fonctionnement pour cet hiver.

Cette énergie de récupération se substituera aux combustibles fossiles habituellement utilisés pour le chauffage, permettant d’éviter l’émission de quelque 5.400 tonnes de CO2 chaque année, assurent les concepteurs du projet.

“Cela permet de sortir complètement de l’influence des variations des prix des combustibles fossiles et on pourra permettre aux futurs abonnés d’éviter de payer la future taxe carbone”, se félicite le directeur de projet.