Les banques reculent, Pékin refuserait d’acheter de la dette italienne

photo_1315904042722-1-1.jpg
à la porte de ces agences le 12 septembre 2011 à Rennes (Photo : Damien Meyer)

[13/09/2011 08:56:21] PARIS (AFP) Le secteur bancaire dévissait de nouveau mardi à la Bourse de Paris, BNP Paribas en tête, pénalisé par des rumeurs de marché selon lesquelles Pékin se refuserait à acheter des obligations italiennes.

A 10H30 (08H30 GMT), BNP Paribas, la banque française la plus exposée à la dette italienne, chutait de 9,34% à 23,66 euros, Société Générale abandonnait 5,91% à 14,65 euros et Crédit Agricole 3,50% à 4,66 euros dans un marché en baisse de 2,26%.

“BNP Paribas est de nouveau sanctionnée du fait de son exposition à l’Italie. Pékin se refuserait en effet à acheter des obligations italiennes” alors que Rome, qui fait face à une crise de confiance sur les marchés, cherche à assurer des débouchés pour ses titres de dette, explique Dov Adjedj chez Aurel BGC.

BNP Paribas est la banque la plus exposée car elle détient 21 milliards d’euros de titres souverains italiens et est très présente dans la péninsule via sa filiale locale, Banca Nazionale del Lavoro. Par ailleurs, selon le Wall Street Journal, les fonds monétaires américains refusent désormais de prêter de l’argent à BNP Paribas.

Le marché parisien s?inquiète toujours d?une éventuelle dégradation de la note des banques françaises par Moody?s, qui pourrait intervenir jeudi.

L’agence d’évaluation financière avait annoncé mi-juin envisager un abaissement pour Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole du fait de leur exposition à la dette grecque. La période d’observation étant de trois mois, une décision est attendue dans les prochains jours.

“Il va y avoir une dégradation de la note des banques françaises et celle-ci est maintenant largement anticipée par les marchés”, estime Pierre Flabbée chez Kepler Capitals. “Ils n’ont maintenant qu’une question en tête: quel taux de défaut sur sa dette Athènes doit elle appliquer pour être viable économiquement sur le long terme”, ajoute l’analyste.

Le président de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Jean-Pierre Jouyet, a estimé que la Grèce pourrait devoir subir une restructuration plus poussée de sa dette. Ces propos interviennent au moment où certains responsables allemands n’écartent pas l’idée d’une faillite de la Grèce, tant le pays peine à respecter ses engagements budgétaires et à réduire sa dette.

Lundi, BNP Paribas avait déjà dévissé de 12,35%, Crédit Agricole de 10,64% et Société Générale de 10,75%.