‘La critique est facile, l’art est difficile’, dit un vieux dicton. En matière de développement régional, on peut dire aussi que le diagnostic est (relativement) aisé, encore qu’il lui faille passer par un audit exhaustif et indépendant, la réforme, elle, l’est beaucoup moins. Des corrections urgentes et partielles, oui: le gouvernement provisoire en a entrepris quelques unes sur lesquelles nous reviendrons plus loin.
Mais une refonte du système, c’est plus long et plus complexe. Le gouvernement de transition est à quatre petits mois, à peine, de la fin de son mandat, dont deux mois d’été, avec, à la clé, un mois de Ramadan. Il est chargé, en plus, de la préparation, dans des conditions peu propices, le moins qu’on puisse dire, d’une échéance électorale redoutable : la mise en place, le 23 Octobre prochain, d’une Assemblée constituante. Aussi, ce gouvernement nous semble-t-il n’avoir ni le temps, ni la ‘tête’, ni du reste la légitimité, pour ouvrir un chantier aussi large, aussi complexe que celui de la restructuration du système de développement régional, actuellement en place. Il reviendra au premier gouvernement constitutionnel de la Tunisie post-révolution, de la Deuxième République tunisienne en gestation, de procéder à la réforme requise.
En attendant la mise en chantier de la rénovation de l’économie régionale tunisienne, on pourrait dégager, à ce stade, les grandes lignes d’une nouvelle gouvernance, ou mieux encore d’une nouvelle économie politique (NEP) régionale tunisienne, pour les années à venir. Cette NEP pourrait être structurée autour des quatre grands axes ou idées-forces suivantes: la réorganisation de l’architecture institutionnelle; le réaménagement de l’espace territorial national; l’élaboration d’une vision stratégique; et la refonte du système de financement.
Va suivre : Rénover l’architecture institutionnelle