La Bourse de Paris en baisse, les bancaires reculent fortement

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La Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[14/09/2011 07:43:51] PARIS (AFP) La Bourse de Paris était en baisse de 0,99% mercredi, plombée par le secteur bancaire après la dégradation des notes de la Société Générale et du Crédit Agricole par l’agence Moody’s, dans un climat d’angoisse persistante sur la crise de la dette grecque.

A 09H22, le CAC 40 cédait 28,64 points à 2.866,29 points.

“C’est une séance de tous les dangers. L’actualité sur les banques est particulièrement riche et le marché va prétexter de la moindre étincelle pour dégringoler à nouveau”, a commenté un analyste parisien sous couvert d’anonymat.

L’agence d’évaluation financière Moody’s Investor Services a abaissé d’un cran la note de la Société Générale et du Crédit Agricole, respectivement de “Aa2” à “Aa3” et de “Aa1” à “Aa2”.

L’agence justifie sa décision pour la banque verte par son exposition à la Grèce, tandis que pour Société Générale la révision tient à la réévaluation de l’aide que pourraient fournir les pouvoirs publics en cas de crise grave.

La note de BNP Paribas reste inchangée, mais Moody’s prolonge sa surveillance négative.

Ces notes sont proches de celles déjà attribuées par Standard & Poor’s, souligne Dominique Daridan, responsable de la recherche Crédit chez Aurel BGC.

La dégradation “ne devrait donc pas fondamentalement changer l?appréciation portée par les investisseurs au risque des banques françaises”, estime-t-il.

BNP Paribas –qui a vu son cours tanguer mardi et a demandé à l’Autorité des marchés financiers (AMF) d’ouvrir une enquête– a tenté de rassurer avant l’ouverture.

La première banque française a annoncé des mesures pour réduire la taille de son bilan dans certaines activités ainsi que ses besoins de liquidités en dollars. Elle a aussi revu à la hausse son objectif de ratio de fonds propres et minimisé son exposition à la Grèce.

Les annonces de BNP Paribas n’ont pas convaincu les investisseurs, le titre chutait de 8,48% à 25,71 euros. Société Générale abandonnait 5,36% à 16,94 euros et Crédit Agricole 2,74% à 5,01 euros.

Le secteur bancaire reste plus que jamais dans l’oeil du cyclone.

La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a réitéré mardi son appel à renforcer le capital des banques européennes, affirmant qu’il y allait de la santé économique du continent.

La dirigeante du FMI avait reçu une pluie de critiques après avoir appelé l’Europe, lors d’un discours le 27 août, à recapitaliser les banques européennes, si besoin est de manière obligatoire et par des fonds publics. Elle avait ensuite précisé que cet appel ne concernait que “certaines banques”.

Tous les regards se tournent déjà vers la téléconférence, attendue après la clôture, entre la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre grec Georges Papandréou et le président français Nicolas Sarkozy.

Mardi, Mme Merkel a souligné que “la priorité absolue était d’éviter un défaut de paiement incontrôlé de la Grèce”. Une manière de dire en creux qu’un défaut de paiement bien encadré de la Grèce n’est plus à écarter, afin d’éviter une faillite “subie” qui risquerait de se propager à d’autres pays fragiles et autrement plus importants, comme l’Italie ou l’Espagne.