A 23 ans, Mate Rimac défie Ferrari et consorts avec son bolide électrique

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çu au Salon de Francfort le 14 septembre 2011 (Photo : Thomas Kienzle)

[15/09/2011 10:32:40] FRANCFORT, Allemagne (AFP) Rasé de près mais un peu engoncé dans son costume gris clair, Mate Rimac n’est pas peu fier en soulevant la bâche qui couvre sa création, un bolide électrique qu’il a conçu lui-même et espère vendre à de très riches millionnaires.

Devant les photographes qui sont venus en nombre assister à Francfort (ouest) à cette “première mondiale”, le jeune Croate de 23 ans savoure son quart d’heure de gloire.

Un néophyte prendrait son bolide pour une Ferrari: rouge vif et taillé pour la course, il trône sur un podium, encadré par deux assistantes court vêtues, comme chez les grands constructeurs.

Pourtant, cette voiture électrique sort d’un modeste atelier de la banlieue de Zagreb, le quartier général de l’entreprise de Mate Rimac, tout naturellement baptisée Rimac Automobili.

“En Croatie, tout le monde connaît mon histoire, et les gens en sont très fiers”, affirme tout sourire M. Rimac.

“J’ai commencé à construire ma voiture comme un hobby”, explique le jeune homme. Etudiant en mécanique et en électronique, il avait 19 ans lorsqu’il a commencé à modifier sa BMW.

“J’achetais des pièces disponibles pour tout un chacun sur le marché, mais très vite j’ai eu besoin de plus”, et le jeune homme a commencé à développer ses propres composants.

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çu au Salon de Francfort le 14 septembre 2011 (Photo : Thomas Kienzle)

Depuis, il dit y travailler chaque jour “de 8H00 du matin à minuit” avec ses 25 collaborateurs. “Je ne fais que ça et dormir, c’est un travail énorme que de construire sa propre voiture”.

D’autant que Mate Rimac est ambitieux. La voiture n’a pas moins de quatre moteurs électriques, un pour chaque roue, et pourrait rouler à 305 kilomètres heures, selon ses dires.

A la place des rétroviseurs, sept caméras et un ordinateur. Les portes s’ouvrent d’un simple toucher du doigt sur la vitre.

Faute d’homologation, Mate Rimac n’a pu tester son véhicule sur les routes croates, mais a participé cette année au rallye de voitures électrique eMiglia, 600 kilomètres dans les Alpes entre Allemagne et Italie.

Il est arrivé sixième, juste derrière les Tesla Roadster, la voiture de sport électrique dans laquelle le milliardaire Warren Buffet a investi.

Mate Rimac veut commercialiser son véhicule d’ici deux ans, et pense déjà avoir trouvé des premiers clients “à Abou Dhabi”, à un prix qu’il refuse de divulguer. Si tout se passe bien, il voudrait en construire de dix à quinze unités par an.

Le jeune entrepreneur dont les parents travaillent “dans la construction” a maintenant besoin d’argent pour poursuivre son rêve. Il cherche des investisseurs capables de lui apporter “plusieurs millions de dollars”.

“Dans dix ans, je me vois toujours patron de mon entreprise”, dit-il, pour “construire encore des voitures de sport, mais aussi des modèles moins chers”.

Travailler pour un grand nom de l’automobile, comme Volkswagen ou Mercedes? Très peu pour lui, fier qu’il est d’avoir réussi à façonner un véhicule sans leurs moyens colossaux.

“Je suis fou d’automobile depuis toujours”, se souvient Mate Rimac, qui a vécu enfant en Allemagne avant de repartir s’installer avec sa famille dans la banlieue de Zagreb.

Outre sa maîtrise de la langue, il garde un souvenir du pays de Porsche et BMW: “je passais des heures à contempler les voitures”.