«Trop tard pour mon père, réagissez pour les vôtres». C’est le slogan qui était affiché, mercredi 14 septembre, sur les murs du siège du gouvernorat de Sfax lors du rassemblement auquel ont participé les représentants de la société civile et des citoyens. On lisait sur les visages des 400 personnes ayant répondu à un SMS un sentiment d’inquiétude, de colère, d’indignation, d’insécurité face à la recrudescence des actes criminels dans la région et suite au crime qui a coûté la vie à un homme d’affaires tué mardi 13 septembre à son domicile par des malfaiteurs selon les premiers éléments de l’enquête.
Les manifestants ont demandé à être reçus par le gouverneur, mais c’est finalement seulement 6 d’entre eux qui ont participé à la rencontre qui s’est déroulée en présence des autorités sécuritaires de la région en plus d’un haut responsable de l’armée nationale. Selon les membres de la délégation, la discussion a porté sur l’inquiétude des habitants suite à la détérioration de la sécurité dans la ville. Selon eux, la responsabilité de cette situation d’insécurité incombe aux autorités régionales mais aussi nationales qui n’ont pas pu assurer un des droits fondamentaux des citoyens, en l’occurrence “le droit à la sécurité“.
D’ailleurs, les habitants de la région non seulement accusent ouvertement le gouverneur d’être le seul responsable de l’aggravation de la situation, mais menacent maintenant de créer des comités populaires d’autodéfense au cas où l’Etat ne prendrait pas des mesures nécessaires pour assurer la sécurité des citoyens surtout en cette période de rentrée scolaire.
Les demandes formulées par la délégation aux autorités régionales concernent notamment la restauration des check point dans les entrées principales de la ville, la sécurisation de la ville arabe devenue fief des malfaiteurs, la multiplication des campagnes de sécurité et le renforcement du nombre des agents des forces de sécurité.
Suite à cette rencontre, qui a duré plus d’une heure et demi, Mohamed Ali Jandoubi, gouverneur de Sfax, a déclaré à la TV nationale et à Webmanagercenter, qu’il comprenait parfaitement l’inquiétude des citoyens à Sfax quant à la détérioration de la situation sécuritaire surtout que 4 crimes ont été commis en l’espace de quelques jours. Il nous précisera également que les responsables des trois premiers crimes ont déjà été arrêtés dont l’un en quelques heures.
M. Ali Jandoubi réaffirme la volonté des autorités régionales de n’épargner aucun effort pour sécuriser la région surtout qu’on assiste en cette période à une multiplication des actes de banditisme.
Pour lutter contre ce fléau, des dispositions s’imposent, tels que l’application de l’état d’urgence, le renforcement des forces de la sécurité en moyens humains et logistiques et la multiplication des campagnes de sécurité dans le gouvernorat.
Dans ce registre, un nouveau plan de sécurisation a fait l’objet de discussion lors de cette rencontre. De source bien informée, nous apprenons que l’effectif des forces de sécurité intérieures la ville gouvernorat de Sfax (police, garde nationale et protection civile) ne dépasse pas les 800 agents pour plus d’un million d’habitants.
D’autre part, un appel a été lancé pour un autre rassemblement qui sera organisé ce jeudi 15 septembre après les funérailles de feu Imed Karray, assassiné, rappelons-le, à son domicile par un fusil de chasse calibre 16. Selon des témoins, 4 malfaiteurs seraient responsables de ce crime.