Un homme regarde son Blackberry (Photo : Nicholas Kamm) |
[15/09/2011 15:08:19] LONDRES (AFP) Un haut responsable du groupe BlackBerry a reconnu jeudi devant des parlementaires britanniques que les réseaux sociaux avaient été “utilisés à mauvais escient” pendant les émeutes début août, mais a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une minorité d’utilisateurs.
“Il est indiscutable que les médias sociaux ont été utilisés à mauvais escient”, a déclaré Stephen Bates, directeur général au Royaume-Uni et en Irlande de Research in Motion (RIM), fabricant canadien des téléphones portables BlackBerry.
Le responsable était interrogé, aux côtés de représentants des groupes Facebook et Twitter, par une commission de parlementaires, sur la responsabilité des réseaux sociaux dans la propagation des émeutes qui ont embrasé Londres et plusieurs villes anglaises début août.
Les fauteurs de troubles et les pillards s’étaient organisés rapidement via la messagerie quasi instantanée et gratuite des BlackBerry, qui avait l’avantage pour eux d’être cryptée, et donc inaccessible aux forces de l’ordre.
“Mais la grande majorité des gens respectent la loi et utilisent les médias sociaux comme un bon outil”, a ajouté Stephen Bates, précisant que les téléphones BlackBerry étaient utilisés par 7 millions de personnes au Royaume-Uni, dont des policiers.
Le directeur Europe de Facebook, Richard Allan, a quant à lui indiqué qu’il n’avait constaté qu'”une poignée” d’utilisations frauduleuses de ce réseau. Du côté de Twitter, le juriste Alexander Macgillivray a indiqué que le média était “trop public” pour servir à organiser des activités illégales.
Les responsables de BlackBerry et Facebook ont reconnu avoir été sollicités par la police pour obtenir des informations sur les émeutes mais refusé de donner des détails, affirmant avoir rempli leurs obligations.
En août, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) s’était inquiétée de la collaboration de BlackBerry avec la police pour identifier les émeutiers et “mis en garde” les autorités britanniques contre toute mesure visant à restreindre l’utilisation des réseaux sociaux.
Les trois hommes se sont dits opposés à l’idée de suspendre le fonctionnement de ces médias pendant les émeutes, mettant en avant le fait que beaucoup de gens y avaient eu recours pour s’assurer que leurs proches allaient bien ou pour organiser le déblaiement et le nettoyage des rues.