Lagarde : les économies occidentales dans un “cercle vicieux”

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à Washington (Photo : Win Mcnamee)

[15/09/2011 16:53:51] WASHINGTON (AFP) La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde a affirmé jeudi lors d’un discours à Washington que les économies occidentales étaient dans un “cercle vicieux” aggravé par “les atermoiements des dirigeants” politiques.

Elle a appelé le monde à “faire front commun” pour parer au risque de récession aux Etats-Unis et en Europe, estimant que “personne” ne serait épargné si ces économies rechutaient.

“Il y a trop d’endettement dans le système. Les incertitudes planent sur les Etats dans l’ensemble des économies avancées, sur les banques en Europe et sur les ménages aux Etats-Unis”, a déclaré Mme Lagarde.

“La faiblesse de la croissance et la fragilité des bilans — ceux des Etats, des établissements financiers et des ménages — s’aggravent mutuellement, attisent la crise de confiance et freinent la demande, l?investissement et la création d’emplois”, a-t-elle expliqué.

“Ce cercle vicieux gagne en intensité et, pour être franche, les atermoiements des dirigeants et les dysfonctionnements politiques n’y sont pas étrangers”, a déploré la dirigeante du Fonds.

“L’heure n’est pas au repli sur soi, aux demi-teintes ou aux palliatifs […]. Les dirigeants doivent aussi faire front commun”, a-t-elle lancé. Car selon elle, “si les pays avancés sombrent dans la récession, les marchés émergents ne seront pas épargnés. D’ailleurs personne ne le sera”.

Cependant, “malgré le tableau très sombre que nous voyons en ce moment, je suis persuadée qu’il y a un chemin vers la reprise. C’en est un étroit, et il est certainement plus étroit qu’il n’était il y a trois ans, parce que le volume, le montant de nos munitions est différent. Mais il y a une voie. Elle exigera une volonté politique forte dans le monde entier”, a-t-elle dit.

“Les banques centrales semblent en faire preuve ce matin”, a salué Mme Lagarde, en référence à l’annonce par cinq banques centrales jeudi d’une action concertée pour élargir l’approvisionnement des banques en dollars.

Mme Lagarde s’exprimait une semaine avant une réunion des 187 Etats membres du FMI à Washington, lors des assemblées annuelles du Fonds et de la Banque mondiale.

La croissance économique des Etats-Unis et de l’Europe, déjà lente au premier semestre, a encore faibli depuis le début de l’été, provoquant des remous sur les marchés financiers et aggravant les problèmes des Etats de la zone euro confrontés à une crise de la dette publique.

En Europe, “les Etats doivent s’attaquer fermement à leurs problèmes de financement grâce à une rééquilibrage budgétaire crédible, cela va sans dire”, a estimé Mme Lagarde.

“Et pour soutenir la croissance, vu les risques qui menacent en toile de fond, il est aussi crucial de mon point de vue que les banques fassent tout pour renforcer leur coussin de sécurité en fonds propres, afin d’éviter la réduction de l’effet de levier”, a-t-elle ajouté.

Au niveau mondial, “nous avons aussi besoin à cet égard de concevoir et régler finement des outils macroprudentiels pour nous préserver contre les risques financiers”. “Je pense ici à des politiques comme faire détenir aux banques plus de fonds propres aux époques fastes, de sorte qu’ils aient ces coussins de sécurité en capitaux […] qui les aideront aux époques difficiles”, a-t-elle considéré.