La Bourse de Paris place tous ses espoirs dans les grands argentiers européens

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La Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[17/09/2011 07:43:11] PARIS (AFP) Au terme d’une semaine très agitée, la Bourse de Paris est parvenue à sortir quelque peu la tête de l’eau, un répit qui pourrait être de courte durée si les grands argentiers européens réunis au chevet de la Grèce jusqu’à samedi ne parviennent toujours pas à se mettre d’accord.

Le marché a oscillé sur les cinq dernières séances entre affolement et brusque regain d’optimisme pour finalement terminer vendredi sur un gain hebdomadaire de 1,90%, à 3.031,08 points.

La semaine a été extrêmement volatile, les cours de certaines valeurs bancaires comme Société Générale et BNP Paribas ont fluctué de près de 20% en une seule séance, mardi.

“De tels écarts de performance dans la même journée pour un émetteur donné sont extrêmement rares et témoignent du niveau d’inquiétude qui a régné dans les marchés prompts à s’emballer à la moindre rumeur”, souligne Wilfrid Pham, directeur de la gestion actions chez Natixis AM.

Conscients de la gravité de la situation, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont montés une fois de plus au créneau, excluant toute sortie d’Athènes de l’Union monétaire tandis que le gouvernement grec réaffirmait sa détermination à respecter ses engagements en matière d’austérité.

L’annonce surprise des banques centrales –qui ont décidé jeudi de manière coordonnée d’élargir l’approvisionnement des marchés en dollars– a permis aussi aux investisseurs de retrouver un certain optimisme.

“La Banque centrale européenne prêtait déjà régulièrement à sept jours des dollars aux banques, cette annonce ne va donc rien changer. Mais son caractère symbolique est important: les banques centrales réaffichent enfin leur coopération pour aider le système financier à traverser la crise”, souligne Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC.

La situation reste cependant extrêmement fragile, la crainte d’une faillite de la Grèce qui mettrait en péril l’ensemble de l’Union monétaire étant loin d’être écartée.

La semaine à venir dépend donc des décisions qui vont être annoncées à l’issue de la réunion informelle des ministres et banquiers centraux de l’Union européenne, à laquelle, fait exceptionnel, assiste le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner.

“Va-t-on rester dans une logique de divergence ou enfin aller vers une solution viable ? Le projet d’euro-obligations ne semble pas être dans les cartons dans l’immédiat il faut donc des avancées sur l’élargissement des compétences et des moyens du fonds européen de solidarité”, juge Andrea Tueni, analyste chez Saxo Banque.

Mais l’Europe continue à se distinguer par ses atermoiements. La Finlande exige des garanties d’Athènes avant de verser le moindre euro, ce qui incite d’autres pays à faire de même, au risque d’annuler le plan d’aide pour le pays, la Slovaquie a annoncé qu’elle n’adopterait le traité élargissant les compétences du Fonds européen de stabilité financière (FESF) qu’en décembre et l’Autriche dit préférer une faillite de la Grèce à un sauvetage trop onéreux.

Autre démonstration du manque d’avancées sur le sujet, la zone euro a décidé de reporter à octobre toute décision sur le versement d’une nouvelle tranche de prêts dont le pays a impérativement besoin.

Dans ce contexte, les investisseurs devraient continuer à être focalisés sur la crise de la dette et à largement ignorer les statistiques américaines.

Plusieurs indicateurs sur l’immobilier seront publiés. On attend également le compte rendu de la réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.

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