Dans le JORT N°101 du mardi 23 août 2011, relatif aux annonces légales,
réglementaires et judiciaires, on trouve une annonce légale de constitution de
l’Association des professionnels de l’Open Source APOS. Il s’agit d’une nouvelle
association consacrée, comme son nom l’indique, à l’Open Source
et aux logiciels
libres en Tunisie, selon le reçu de dépôt N2990 au gouvernorat de Tunis du 7 mai
2011.
Le but de cette association à caractère scientifique est le développement, la
promotion, la formation, la sensibilisation et l’organisation des événements
relatifs à la professionnalisation des activités associées à l’Open Source
software, Open gouvernance, Open Data, Commen Creative et Copy Left.
Quant au bureau fondateur, il se compose, selon nos informations, de Saïd
Ouerghi (universitaire), Zied Ben Salem (PDG d’une
SSII opérant dans le domaine
du libre, Ali Ben Brahim (patron de la SSII), Majed Khalfallah (DSI de la SONEDE),
Hatem ZIDI (ingénieur résident en France), Mohsen KRICHI (DSI de l’IRESA),
Abdelmonem Kiwa (juriste) et Mounir Khalfa (directeur général de la SSII Tritux).
Par ailleurs, il faut savoir qu’il existait déjà l’association ATULL, fondée par
le professeur Mohamed BENAHMED, universitaire et ancien ministre sous le régime
Ben Ali, mais dont l’activité est au point mort depuis plusieurs années et ne se
manifeste plus.
Cependant, bien que la Tunisie soit un pays relativement avancé dans
l’utilisation des TIC en Afrique et dispose même d’un secrétariat d’Etat chargé
de l’Informatique, de l’Internet et des Logiciels Libres, et d’un portail dédié
aux logiciels libres, certains estiment qu’elle se trouve dans une position
d’hypocrisie entre un discours ventant le libre et une politique d’achat et de
projets orientée vers le les logiciels commerciaux.
Pour s’en rendre compte, il suffit de savoir que le plus grand projet signé par
le secrétariat d’Etat du temps de Ben Ali, concerne un contrat-cadre avec
l’éditeur mondial Microsoft dans 3 grands domaines, à savoir: une amplification
Mailpost pour la Poste Tunisienne, le Projet e-gouvernement (soit le plus grande
projet de la Tunisie dans les TIC) et l’utilisation des logiciels Microsoft pour
2 millions d’utilisateurs dans l’enseignement (primaire, secondaire et
universitaire), pour une valeur totale qui atteindrait les 30 millions de dinars
tunisiens… dans des conditions révélées, dernièrement, dans les câbles de
Wikileaks.
Aucun projet TIC en Tunisie n’a été réalisé dans des technologies libres et ce
malgré une grande utilisation spontanée par les SSII, PME-PMI, développeurs,
élèves, étudiants et autres chercheurs.
On espère que la nouvelle Tunisie, celle de la Révolution sera celle des
logiciels libres et de l’Open Source.