Vous ne vous rendez peut-être pas compte mais nous vous prions de croire que ce
qui se passe autour de l’INRIC, l’instance nationale de réforme de l’information
et de la communication, est très grave pour l’avenir de la presse et de la
démocratie en Tunisie. Et, comme chaque fois qu’une situation grave apparaît, on
se pose tout de suite la question fatidique : à qui cela profite-t-il ?
A qui profite ”tatyih leqdar” entre journalistes ? Nous ne voulons prendre
position ni pour l’un ni pour l’autre mais nous invitons ceux qui ont décidé de
s’exprimer contre des ”collègues” sur la scène publique à se mettre dans les
souliers de monsieur-tout-le-monde qui regarde de l’extérieur et qui se demande
si l’enjeu valait une telle bataille !
Bien sûr, il y a un enjeu et il est de taille. Et ce ne sont pas seulement les
journalistes mais tous les Tunisiens qui souhaitent que le journalisme tunisien
évolue et se hisse vers les plus hauts standards. Un enjeu où le ”calme et
l’unité des intentions”, pour paraphraser Napoléon Bonaparte, sont
incontournables si nous voulons vraiment dépasser les clivages qui ont conduit à
la situation actuelle.
Car, même si nous ne voulons pas prendre position, nous ne comprenons pas
pourquoi l’INRIC ne veut pas :
-élargir le nombre de ses membres
-mener sur chaque dossier une large consultation
-remettre en question des membres non consensuels…
L’idée la plus simple pourrait être la suivante : si on considère que les
journalistes, les directeurs de journaux (ou de radio, tv…), l’administration,
les simples citoyens sont tous des acteurs de la valorisation ou de la
dévalorisation des médias, pourquoi ne sont-ils pas tous représentés au sein de
l’INRIC ?