Les PME veulent parer au risque d’un resserrement du crédit

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çois Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises le 15 juin 2010 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[20/09/2011 19:27:07] PARIS (AFP) Les représentants des entreprises françaises, inquiets d’un possible resserrement du crédit, ont demandé mardi aux banquiers de les “rassurer” lors d’une réunion à Bercy, même si les difficultés semblent encore peu perceptibles.

Prévue depuis plusieurs semaines, cette réunion, qui a rassemblé le secrétaire d’Etat chargé des PME, Frédéric Lefebvre, les représentants des entreprises, des banques ainsi que la Banque de France et le médiateur du crédit, avait pour objet de présenter un nouvel indicateur mesurant le crédit distribué aux plus petites entreprises.

“Pour la première fois, nous disposons de chiffres sur les microentreprises, qui captent deux tiers des crédits accordés aux PME”, a salué le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), Jean-François Roubaud. “Cela va nous permettre de mesurer comment les flux vont évoluer”, a-t-il ajouté.

L’accès au financement des petites entreprises est l’un des sujets de préoccupation récurrents des 2,8 millions de PME françaises.

Il l’est d’autant plus depuis que la crise de la dette en zone euro et la tempête boursière de cet été ont ravivé les craintes d’un assèchement du crédit qui avait mis au tapis des milliers d’entreprises lors de la crise de 2008-2009.

La réduction actuelle du bilan des banques et la prochaine mise en oeuvre des accords de Bâle III, qui les contraint à renforcer leurs fonds propres, pourraient aussi se traduire par une hausse des taux d’intérêt, qui compliquerait le financement des PME.

“Les PME et TPE, qui créent de l’emploi, doivent pouvoir compter sur les banques pour leur financement. J’y suis particulièrement vigilant”, a indiqué Frédéric Lefebvre lors de la réunion, selon un communiqué de Bercy.

Selon La Tribune, la création d’une “super banque des PME” serait d’ailleurs imminente. Elle réunirait CDC Entreprises, filiale de la Caisse des dépôts, la banque publique d’aide aux PME Oséo et le Fonds stratégique d’investissement (FSI) dans une même structure dédiée au financement des PME, rapporte le quotidien économique dans son édition de mercredi.

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édéric Lefebvre le 31 août 2011 à Jouy-en-Josas, près de Paris (Photo : Eric Piermont)

La présidente du Medef, Laurence Parisot, avait récemment fait état de “quelques micro-signes” montrant un resserrement du crédit aux entreprises, mais guère plus.

“Les patrons sont inquiets, même si les entreprises ne semblent pas encore touchées” par un ralentissement de l’octroi de crédit, a assuré de son côté M. Roubaud à l’AFP.

“On a tous en mémoire la brutalité de la crise en 2008. Du jour au lendemain, on n’a plus eu d’argent de la part des banques”, a-t-il rappelé.

Mardi, “nous avons demandé aux banquiers de nous rassurer” sur le fait qu’ils maintiendront bien leurs crédits aux PME, a-t-il indiqué.

Les entreprises artisanales seraient menacées par “une remise en cause des crédits accordés par les banques”, a aussi mis en garde l’Union professionnelle artisanale (UPA).

D’après les dernières statistiques de la Banque de France, le volume des crédits accordés aux entreprises sur les douze derniers mois a continué d’augmenter en juillet par rapport à juin. Le rythme de progression sur un an pour juillet était même le plus soutenu depuis avril 2009.

“Les banques françaises ont confirmé qu’elles faisaient de leur activité de proximité, notamment en faveur des TPE/PME, une priorité”, a assuré dans un communiqué mardi la FBF.

“Toutefois, les conditions de marché ainsi que les perspectives de la croissance économique jouent aussi un rôle déterminant dans la distribution du crédit”, a-t-elle nuancé.