ège de la SEC à Washington (Photo : Chip Somodevilla) |
[20/09/2011 21:42:51] NEW YORK (AFP) Un rapport publié mardi par les services du gendarme boursier américain, la SEC, conclut que l’ancien directeur juridique de ce régulateur, David Becker, s’est rendu coupable de conflit d’intérêt dans la gestion de l’affaire Madoff et recommande de le poursuivre en justice.
Dans ce document, l’Inspection générale de la Securities and Exchange Commission conclut que M. Becker “s’est impliqué personnellement et de manière substantielle dans des affaires dans lesquelles il disposait d’un intérêt financier personnel” liées au financier Bernard Madoff.
L’ancien responsable a en effet hérité avec ses deux frères d’un compte ouvert par sa mère, décédée en 2004, auprès de M. Madoff qui a été condamné en 2009 à 150 ans de prison pour une escroquerie estimée entre 23 et plus de 65 milliards de dollars.
Le compte a été liquidé peu après le décès pour environ deux millions de dollars, une somme dont le liquidateur espère récupérer une partie pour la redistribuer aux victimes de l’affaire Madoff, est-il précisé.
En tant que directeur juridique, M. Becker a joué “un rôle important” dans la détermination de la position de la SEC quant aux sommes que devaient récupérer les investisseurs lésés, estime le rapport.
L’Inspection générale demande que le département américain de la Justice soit saisi du cas.
Après l’arrestation de M. Madoff fin 2008, la SEC avait été chargée de présenter des propositions sur la manière de répartir l’argent confié à l’escroc, qui opérait une fraude dite “pyramidale”: les sommes confiées par les uns, alléchés par la promesse d’un fort retour sur investissement, servaient à rémunérer les comptes des autres.
La justice a donc décidé que les clients qui avaient réalisé des profits devraient remettre une partie de leurs gains pour rembourser ceux qui avaient été lésés.
En vertu de cette décision, le liquidateur du fonds a réclamé dans une plainte déposée début 2011 entre 1,5 et 2 millions de dollars à la famille de M. Becker, rappelle le rapport de l’Inspection générale de la SEC.
Or, quand il était en fonctions, David Becker a proposé des mesures “qui auraient fortement limité le pouvoir du liquidateur à engager des poursuites contre des individus comme lui pour récupérer des fonds”, poursuit le document.
La présidente de la SEC, Mary Schapiro, a assuré dans un communiqué prendre le rapport “très au sérieux” et promis que la Commission appliquerait les recommandations faites par l’Inspection générale.
En particulier, un nouveau vote devra se tenir pour déterminer “la position de la SEC sur la valorisation des comptes des victimes de M. Madoff”, a-t-elle précisé.
Mme Schapiro a souligné qu’elle connaissait M. Becker “depuis de nombreuses années comme étant un juriste de talent, expérimenté et un fonctionnaire dévoué qui a servi sous trois présidents différents” de la SEC.