Après avoir été confinée pendant très longtemps dans le rôle d’outil de propagande, la chaîne de télévision nationale –ex-Tunis 7, rebaptisée Wataniya 1 après le 14 janvier 2011, veut se donner un nouveau rôle, celui d’une chaîne de service public. Vaste projet et grande ambition que Wataniya 1 va concrétiser en collaboration et grâce au soutien de la BBC World Service Trust (BBC WST). Le projet sera financé par le gouvernement britannique à travers l’Arab Partnership Programme Fund, relevant du Foreign Commonwealth Office (FCO). Les autorités britanniques ont fait le choix de coopérer avec la Tunisie sur ce dossier parce que convaincues que «des médias libres et efficients constituent une part essentielle d’une démocratie saine et dynamique» et également parce que «les professionnels tunisiens ont exprimé un très fort intérêt pour profiter de l’expérience de la BBC comme émetteur de service public, dans le cadre de la transformation de la télévision tunisienne ».
Baptisé «Transformation de la Télévision Nationale Tunisienne en émetteur de service public », le projet –mis en œuvre en particulier en coordination avec divers médias britannique (comme Article 19)- vise, d’abord, à améliorer les compétences existantes et à introduire de nouvelles méthodes de travail. Concrètement, il s’agit d’établir un cadre réglementaire et éditorial, et des structures financières et pour les ressources humaines «sans lesquelles, souligne une note britannique, la télévision tunisienne sera incapable de fonctionner comme diffuseur de service public ». Le second objectif du projet est de faire prendre conscience et de susciter un débat au sujet de l’éthique des médias en Tunisie –la BBC apportant son aide pour élaborer un nouveau format TV incluant les bloggeurs et les nouveaux médias. En prélude au démarrage de ce projet, la BBC WST a lancé le processus de sélection d’un coordinateur qui devra en superviser la mise en œuvre dont la mission doit durer dix mois.
L’Arab Partnership Fund (APF), grâce auquel Wataniya 1 va pouvoir bénéficier d’un transfert de savoir-faire de la BBC, a été créé par le gouvernement britannique et doté d’un budget de 10 millions de livres sur quatre ans pour aider la Tunisie dans sa phase de transition vers la démocratie. L’APF est également engagé dans d’autres projets en Tunisie, comme l’aide –avec le Westminster Fund for Democracy (WFD) – à augmenter la capacité des partis politiques à engager les jeunes dans le processus politique, à mieux informer les électeurs dans les régions au sujet de la transition démocratique et des élections (avec ERIS), à mettre en place une base de données (avec le Centre de Recherche du Moyen Orient, une ONG tunisienne) visant à permettre aux nouveaux acteurs politiques et de la société civile à développer des politiques bien informées, etc.
Durant sa visite en Tunisie, fin août 2011 -venant après ses collègues, le Secrétaire aux Affaires étrangères et le Secrétaire d’Etat pour le Développement international-, le ministre britannique chargé des affaires du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, M. Alistair Burt a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à «continuer à soutenir (le travail engagé) à la fois bilatéralement à travers notre Initiative de Partenariat Arabe et à travers le développement d’une nouvelle approche avec l’Union européenne pour aider ceux de nos voisins qui choisissent la réforme contre la répression et adopter les appels à la démocratie que nous entendons en provenance de la région ».