Emprunts toxiques souscrits par 5.500 des collectivités et établissements publics, selon la presse

[21/09/2011 04:58:01] PARIS (AFP)

Cinq mille cinq cents collectivités locales et établissements publics français ont souscrit des emprunts toxiques, selon un document confidentiel de la banque Dexia dont fait état mercredi Libération.

photo_1316580834871-1-1.jpg
évrier 2011 à La Défense lors de la présentation des résultats 2010 de Dexia (Photo : Eric Piermont)

Le quotidien s’est procuré “un fichier confidentiel de la banque Dexia crédit local (DCL) qui recense les 5.500 collectivités locales et établissements publics ayant souscrit les fameux +prêts toxiques+ entre 1995 et 2009”.

“Ce listing … atteste qu’au plus fort de la bulle, DCL avait distribué pour 25 milliards d’euros à ses clients”, ajoute Libération qui souligne que “selon l’estimation faite par la banque, le surcoût de ces emprunts était évalué à 3,9 milliards d’euros à la fin 2009”. “Ce qui veut dire que les collectivités devraient payer une pénalité de cet ordre”, précise-t-il.

Le document de Dexia “montre que tout le monde est concerné: collectivités de droite comme de gauche, grandes communautés urbaines comme petites villes”, souligne-t-il.

Le quotidien cite l’exemple d’Antibes “qui avait emprunté 60 millions, paierait 21 millions en plus de cette somme”. “Le département de la Loire règlerait, lui, une ardoise de 22 millions en sus des 96 millions de prêts toxiques et l’hôpital de Dijon devrait s’acquitter de 31 millions d’intérêts pour un emprunt toxique de 111 millions”, écrit encore Libération.

Parmi les mécanismes de ces emprunts toxiques, le quotidien cite les emprunts pour partie à taux fixe et pour partie à taux variable “qui est, par exemple indexée sur la parité euro-franc suisse”. “Quand la parité passe au dessous d’un certain seuil, les taux augmentent en proportion”, précise Libération. “Avec la crise de l’été … à cause de la hausse du franc suisse, de nombreuses communes ont vu leur taux d’intérêt passer à 10 ou 15%”, écrit-il.

“L’addition pourrait encore grimper avec des prêts qui courent jusqu’en 2025 ou 2030”, souligne Libé qui conclut que “ces emprunts toxiques n’ont pas fini de pourrir la vie des collectivités. Et des contribuables, sur qui pèse une double menace: l’augmentation des impôts locaux et un déficit de services publics”.