Emprunts toxiques : Dexia qualifie l’article de Libération d'”inacceptable”

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à Courbevoie. (Photo : Olivier Laban-Mattei)

[21/09/2011 16:30:20] PARIS (AFP) La banque Dexia a qualifié mercredi d'”inacceptable” un article publié par le quotidien Libération sur les prêts toxiques vendus par cet établissement bancaire à des collectivités locales.

“Des données erronées et tronquées ont servi de support à cet article qui met en cause la compétence et l’intégrité des collaborateurs de Dexia, ainsi que des élus et agents administratifs des collectivités locales, ce qui est inacceptable”, affirme la banque dans un communiqué.

“Non seulement Dexia les conteste mais examine toutes les suites juridiques à donner pour défendre l’intérêt de ses collaborateurs et de ses clients”, ajoute-t-elle.

Selon la banque, “l’article assimile de façon abusive les crédits structurés à des +crédits toxiques+ et fait état de chiffres fantaisistes qui ne reflètent aucunement la réalité”.

D’après Libération, s’appuyant sur un “fichier confidentiel” de la banque, 5.500 collectivités locales et établissements publics français y ont souscrit des emprunts toxiques entre 1995 et 2009.

La banque rétorque notamment qu'”il est totalement infondé et irresponsable d’avancer que +des milliers de communes françaises sont en faillite en raison des crédits structurés souscrits auprès de Dexia+”.

Dexia conteste le chiffre du surcoût de ces emprunts évalués à 3,9 milliards d’euros, “sans aucun fondement”, et dément aussi avoir “+piégé les communes+”. Les prêts “ont été conclus à la suite d’appels d’offres lancés à l’initiative des collectivités locales qui le demandaient explicitement, le plus souvent accompagnées par des cabinets de conseil externes”, souligne-t-elle.

Les crédits toxiques sont considérés comme les plus spéculatifs et les plus risqués de la famille des produits structurés. Ces derniers présentent des degrés de risque sur une échelle de 1 à 5. Les emprunts toxiques représentent le risque maximum, classé 5. Ils reposent sur des taux d’intérêt variables, indexés sur des valeurs extrêmement volatiles comme les variations de change, les écarts de taux d’intérêts ou le baril de pétrole, qui peuvent baisser ou augmenter dans des proportions importantes et impossibles à maîtriser.