Tunisie : Afek Tounes, dévoile sa vision du futur!

afek_tunis-210911-1.jpgLe bureau politique du parti Afek Tounes a présenté, mercredi 21 septembre 2011, son programme socioéconomique lequel englobe un total de 210 points. Les responsables d’Afek Tounes ont communiqué, à l’instar des autres partis, leur vision de la réforme à entreprendre au cours des prochaines années dans l’éducation, la santé, l’industrie, le système politique, la culture, la justice, etc.

Certains n’ont pas hésité à souligner que ce programme contient beaucoup de généralités, “pas de chiffres, pas d’éléments concrets de travail”. A ce reproche, les responsables du parti ont répondu que ceci n’est qu’une vision pour l’avenir. Un programme qui dresse les priorités pour le développement futur de la Tunisie… Aux citoyens d’en juger donc la pertinence…

Priorités…

Comme calendrier pour la période suivant l’élection de l’Assemblée Nationale Constituante, le parti propose de faire un référendum, le 20 mars 2012, sur la Constitution. Pour Yassine Ibrahim, le pragmatisme est d’usage à Afek Tounes.

Les priorités de son programme pour la période de l’Assemblée Nationale Constituante est de renforcer la justice transitoire. Une question essentielle dans l’édification de l’Etat de droit, indique M. Ibrahim, tout en ajoutant que l’objectif reste toujours la réconciliation nationale.

L’autre priorité est la révision du programme d’enseignement supérieur, jugé inadéquat au développement des capacités et des compétences. D’ailleurs, c’est l’une des questions qui a un lien direct avec le chômage des diplômés du supérieur.

M. Ibrahim insiste sur la réforme administrative, une question fondamentale pour l’assainissement de l’administration tunisienne. «Mais elle reste très liée à la décentralisation», précise-t-il. Pour lui, la dimension régionale doit être prise en compte pour réduire le gap qui s’est créé au fil des années entre l’administration centrale et ses antennes dans les gouvernorats.

Il s’agit aussi de créer une agence de coopération tuniso-libyenne. Avec l’évolution rapide que connaît notre voisin du sud-est, le parti trouve que plusieurs opportunités se présentent pour les Tunisiens sur le plan économique. Le marché libyen est très porteur en termes d’affaires mais aussi en termes d’emploi. Les autres priorités relèvent des projets d’infrastructure, de la sécurité dans le pays et du rôle de la société civile.

Secteurs stratégiques…

Dans leur conception, les responsables d’Afek Tounes estiment que l’Etat doit être un opérateur uniquement dans les secteurs stratégiques et sensibles, à l’instar des mines, l’industrie chimique, le secteur des utilités (électricité, assainissement, eau), le secteur du transport ferroviaire et celui du transport urbain. En outre, il peut soutenir les projets innovants par la création de fonds sectoriels spécialisés tout en se désengageant du secteur concurrentiel.

Concernant la dimension régionale, il s’agit de découper le territoire national en régions et la mise en place d’un conseil régional élu chargé de mettre en œuvre les prérogatives de la région. Afek souligne également la nécessité d’élaborer des politiques sectorielles régionales et de donner à la région son autonomie de gestion.

Ouverture économique…

Pour les entreprises, le parti insiste sur l’ouverture économique vers les pays du Maghreb, constituant «une priorité absolue» ainsi que l’expansion de l’entreprise tunisienne sur les marchés étrangers. Ceci est possible grâce à la libéralisation des procédures liées à l’implantation des entreprises tunisiennes à l’étranger et l’assouplissement de la législation de change pour les employés et les entrepreneurs.

Pour les statuts particuliers, Afek Tounes souligne que la libre cession de l’entreprise est un droit à chaque entrepreneur. Il s’agit aussi d’ouvrir le marché local aux entreprises étrangères et faciliter l’implantation des centres de décision ainsi que l’activation des représentations diplomatiques dans la sphère économique.

Dans le secteur de l’agriculture, le parti insiste sur la nécessité de réviser la politique des prix à la production, tenant compte de la rentabilité de l’exploitation agricole. Un système de financement approprié est exigé pour le secteur agricole ainsi que la mise en place d’«un grand programme d’assainissement des problèmes fonciers».

Restructuration et assainissement…

Pour l’industrie, le parti oeuvrera à la définition d’une vision de la stratégie industrielle nationale et le renforcement de la politique de création de clusters organisés autour des technopôles. Un intérêt est accordé au secteur agroalimentaire pour le contrôle des prix et la refonte de la démarche actuelle d’encadrement des prix de certains produits. Une politique volontariste de l’industrie verte sera aussi mise en œuvre.

Le secteur bancaire requiert un assainissement de portefeuilles, l’instauration d’une meilleure gouvernance, la restructuration du paysage bancaire et le développement des marchés des capitaux. Le système fiscal n’est pas en reste puisque Afek Tounes estime qu’il faudrait diminuer la fiscalité sur les revenus des personnes physiques en relevant les tranches d’impôt sur le revenu de façon progressive sur une période de trois ans. Aussi, soumettre les revenus du capital à l’impôt progressif avec un minimum d’impôt et la création du statut de TPE (Très Petite Entreprise) pour lutter contre l’évasion et la fraude fiscales.