à Hong Kong, le 15 septembre 2011. (Photo : Laurent Fievet) |
[22/09/2011 18:16:25] NEW YORK (AFP) L’euro a dégringolé jeudi à son plus bas niveau depuis huit mois face au dollar et depuis dix ans face au yen, sur un marché des changes inquiet du pessimisme affiché par la banque centrale des Etats-Unis (Fed) et toujours hanté par la crise des dettes publique.
Vers 18H00 GMT (20H00 à Paris), l’euro valait 1,3466 dollar contre 1,3564 dollar mercredi à 21H00 GMT. Il est descendu à 1,3385 dollar vers 12H50 GMT, son plus bas niveau depuis le 19 janvier.
L’euro reculait à 102,91 yens contre 103,74 yens mercredi. Il est tombé à 102,22 yens vers 12H50 GMT, un niveau plus vu depuis juin 2001.
Le dollar était quasi stable face à la monnaie japonaise, à 76,42 yens contre 76,48 yens mercredi.
“L’environnement macroéconomique est tel qu’il ne serait pas surprenant de voir un affaiblissement considérable de l’euro dans les trois ou quatre prochains mois”, a commenté Jens Nordvig, de Nomura, pour qui la devise pourrait “tester ses plus bas niveaux de 2010 autour de 1,18 dollar”.
A l’instar de places boursières en pleine débâcle, la monnaie unique européenne a pâti du vif regain d’inquiétude des investisseurs, lequel a en revanche profité au dollar et au yen, des devises jugées plus sûres.
Les marchés se sont affolés des commentaires de la Fed mercredi, qui a jugé la reprise économique “lente” et souligné les “risques” qui la menacent.
Pour faire baisser les taux d’intérêt et soutenir l’activité, la banque centrale a annoncé son intention de vendre d’ici à la fin juin 2012 pour 400 milliards de dollars de bons du Trésor avant d’en racheter un montant équivalent avec une maturité plus longue.
Mais “cette annonce a été accueillie avec un grand scepticisme. Les taux d’intérêt à long terme sont de toute manière à des niveaux déjà extrêmement bas, et il est difficile de croire qu’une nouvelle baisse à la marge fera une grosse différence” pour l’économie, a commenté Jane Foley, de Rabobank.
Selon elle, si les mesures prises par la Fed “étaient largement attendues, ce qui ne l’était pas, c’est son avertissement très sérieux sur +les risques importants+ pour la reprise économique” alors que “l’aggravation calamiteuse de la crise des dettes souveraines en zone euro continue d’affoler les marchés”.
Alors que le gouvernement grec s’est résigné mercredi à adopter des mesures d’austérité supplémentaires, six pays membres du G20 (Australie, Canada, Corée du Sud, Indonésie, Mexique et Royaume-Uni) ont appelé jeudi la zone euro à agir “rapidement” contre la dette, dans une lettre commune de leurs dirigeants.
“Dans le même temps, de mauvais indicateurs économiques exacerbent les inquiétudes par rapport au ralentissement de l’économie mondiale, notamment l’indice PMI composite en zone euro, qui reflète une contraction de l’activité en zone euro”, a relevé Vassili Serebriakov, de la banque Wells Fargo.
C’est la première fois depuis plus de deux que cet indice montre une contraction de l’activité.
En Chine, moteur de la reprise de l’économie mondiale, l’indice PMI d’activité manufacturière de la banque HSBC a aussi reculé et reflète aussi une contraction.
Vers 18H00 GMT, le franc suisse baissait face à l’euro à 1,2230 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9082 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique se stabilisait face à l’euro, à 87,65 pence pour un euro, mais reculait nettement face au billet vert à 1,5360 dollar. La livre est tombée jeudi à 1,5328 dollar, son plus bas niveau depuis septembre 2010.