Crise de la dette et récession économique hantent la Bourse de Paris

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ancienne Bourse de Paris (Photo : Joel Saget)

[24/09/2011 07:10:03] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a poursuivi sa descente aux enfers cette semaine, attend toujours des réponses politiques aux risques qui pèsent sur l’activité économique et à la crise de la dette dans la zone euro, avec en ligne de mire un vote important au Parlement allemand.

Au cours de la semaine écoulée, le CAC 40 a perdu 7,29% et terminé à 2.810,11 points, portant sa dégringolade depuis le 1er janvier à 26,14%.

Le marché parisien, qui évolue au plus bas depuis deux ans demi, a connu trois séances de baisse sur cinq, dont une lourde chute de 5,25% jeudi.

“C’est une semaine noire à tous les niveaux. Il n’y a aucun élément suffisamment positif pour permettre aux marchés de rebondir”, constate Alexandre Baradez, analyste marchés chez Saxo Banque.

Et les mêmes plats seront servis la semaine prochaine, avec beaucoup d’indicateurs sur l’économie américaine et des échéances politiques pour la crise dans la zone euro.

Les investisseurs sont submergés par les mauvaises nouvelles, qui témoignent aussi bien de la faiblesse de l’économie américaine que de l’enlisement de la crise de la dette dans la zone euro.

Le président de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Jean-Pierre Jouyet, s’est même inquiété d’un “risque de crise systémique”.

“Dans ce contexte émergent des appels à l?assouplissement des politiques monétaires, voire à la mise en place de nouvelles mesures de soutien budgétaire à l?activité. Mais les marges de manoeuvre sont presque partout étroites”, jugent les économistes du courtier Aurel BGC.

Réunis cette semaine, les ministres des Finances et banquiers centraux des principaux pays riches et émergents du G20 se sont engagés à “apporter une réponse internationale forte et coordonnée” à la crise, sans mesures concrètes.

FMI et Fed se sont accordés cette semaine pour estimer que l’économie américaine patinait.

Les marchés vont affronter une semaine qui sera chargée en indicateurs économiques américains, sur l’immobilier et la confiance des ménages notamment, mais également en rendez-vous politiques dans la zone euro.

La journée clé sera celle du jeudi 29 septembre, avec le vote du Parlement allemand sur l’élargissement du FESF, Fonds de soutien européen, au moment où les investisseurs s’interrogent sur la capacité des dirigeants politiques à agir pour éviter une faillite de la Grèce.

Ce vote intervient alors qu’Athènes a présenté de nouvelles mesures d’austérité visant à convaincre ses créanciers de lui verser une sixième tranche de huit milliards d’euros du prêt consenti en mai 2010.

La troïka (FMI et zone euro) doit reprendre ses travaux en Grèce la semaine prochaine.

Les économistes d’ING restent “confiants” dans le vote allemand et estime que les chances du versement de la nouvelle tranche “ont augmenté”.

Mais pour apaiser les craintes dans la zone euro, “le FESF ou la BCE doivent aller beaucoup plus loin que ce qui a été fait”, observe Bertrand Lamielle, gérant chez B*Capital (BNP Paribas).

Il y a d’autant plus urgence qu’une aggravation de la crise de la dette péserait lourdement sur les banques.

“Derrière la Grèce, il y a l’Italie. Or les banques, notamment françaises, sont très exposées à la dette italienne”, rappelle M. Baradez, alors que la note de l’Italie a été dégradée par Standard and Poor’s au début de la semaine.

Sans compter que les investisseurs suspectent les banques d’avoir du mal à se financer et de ne pas avoir assez de capital pour faire face à la crise de la dette, même si les valeurs du secteur ont profité vendredi de commentaires laissant présager de nouvelle mesures sur les liquidités de la BCE.

“Si les banques connaissent des difficultés, le financement de l’économie réelle sera touché. C’est pour cela que même les valeurs qui ne sont pas liées au secteur financier ont fortement reculé”, juge l’analyste.

Euronext (CAC 40)