L’Europe mobilisée à l’aube d’une semaine cruciale pour la Grèce

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éens, de la Banque nationale grecque et de la Grèce flottent devant le siège de la Banque nationale à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[26/09/2011 05:45:28] ATHENES (AFP) Au début d’une semaine cruciale pour la Grèce, la zone euro tentait d’écarter le spectre d’un défaut de paiement: les Européens réfléchissent à renforcer le fonds de soutien européen FESF tandis qu’Athènes promet toujours plus de rigueur “quel qu’en soit le coût” politique.

Les Européens songent à doter le fonds de soutien européen FESF d’instruments supplémentaires, au-delà de ceux décidés en juillet, pour lui donner “plus de force”, a déclaré le commissaire européen Olli Rehn, dans un entretien au quotidien allemand Die Welt paru lundi.

“Nous réfléchissons à la possibilité de doter le FESF d’un effet de levier plus important pour lui conférer plus de force”, a dit le commissaire aux Affaires économiques.

Le FESF, créé au printemps 2010 pour venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté, a déjà vu son enveloppe gonflée et ses attributions élargies en juillet dernier. Ces dernières mesures, prises par les dirigeants européens, sont en train d’être approuvées par les pays de la zone euro.

Mais la crise de la dette qui secoue la région s’est encore aggravée depuis l’été, rendant nécessaire un FESF aux reins encore plus solides. Parmi les idées évoquées, par exemple, des prêts garantis par le FESF aux investisseurs qui achèteraient de la dette des pays en difficulté.

Dans son interview à Die Welt, M. Rehn n’est pas entré dans les détails, à quelques jours du vote sur cet accord de juillet par les députés allemands, dont le pays est le plus gros contributeur aux plans d’aide européenne.

La Grèce, qui attend cette semaine les bailleurs de fonds du pays, a promis de réduire son déficit budgétaire “quel que soit le coût”.

“Nous sommes prêts à prendre les initiatives nécessaires quel que soit le coût politique”, a martelé dimanche le ministre des Finances Evangélos Vénizélos devant l’assemblée annuelle de l’Institut international de la finance (IIF), une association de 450 banques du monde.

Avec la poursuite de la récession dans le pays, “nous réagirons en introduisant des mesures supplémentaires”, a-t-il dit.

“Ce qui est important pour nous est de casser le cercle vicieux […] Je parle maintenant en ma capacité d’ancien ministre de la Défense: il est absolument nécessaire de remporter cette guerre”, a-t-il déclaré.

Après un séjour avorté début septembre face aux atermoiements grecs, la Commission et la Banque centrale européennes, et le Fonds monétaire international reviennent cette semaine à Athènes pour réaliser un audit fiscal, afin de déterminer si le pays peut échapper au défaut de paiement.

L’enjeu en est le déblocage en octobre -vital pour la Grèce- de la sixième tranche de huit milliards d’euros du prêt consenti en mai 2010 par la zone euro et le FMI.

A ceux qui évoquent un défaut de paiement, Olli Rehn avait répliqué samedi que “la Grèce ne devrait pas et ne fera pas face à un défaut”. Les Européens ne le permettront pas car cela “provoquerait des dégâts économiques et sociaux énormes” dans “toute l’Union européenne”, avec “des répercussions graves pour l’économie mondiale”.

Dans une déclaration commune samedi, les pays de la zone euro se sont engagés devant les Etats membres du FMI à faire “tout le nécessaire” et “assurer la stabilité financière de cette zone dans son ensemble”.

Les premières réactions des marchés –en Asie– aux déclarations du week-end étaient mitigées. A la mi-séance, Tokyo perdait 1,75%, Séoul 0,70%, Hong Kong 1,79% et Sydney 0,32%.

L’euro faiblissait à 1,3431 USD à Tokyo lundi matin, contre 1,3503 USD à New York vendredi soir. Face au yen, la monnaie unique baissait à 102,72 yens contre 103,31 yens, mais au-dessus du plus bas de 10 ans atteint la semaine dernière (102,22 yens).