Réunion à Paris pour inscrire emploi et protection sociale au coeur du G20

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érence de presse le 22 septembre 2011 à Paris (Photo : PATRICK KOVARIK)

[26/09/2011 15:47:52] PARIS (AFP) Une trentaine de pays et d’institutions se sont retrouvés lundi à Paris pour inscrire des sujets sociaux comme l’emploi ou la protection sociale au coeur des travaux du G20, alors même que des organisations internationales redoutent une sérieuse dégradation du marché du travail.

Cette réunion des ministres de l’Emploi, du Travail ou des Affaires sociales des pays les plus riches de la planète, industrialisés ou émergents, est dans le droit fil du sommet du G20 de Pittsburgh en 2009 qui s’était prononcé en faveur d’un “modèle de croissance mondiale plus équilibré” pour éviter une nouvelle crise mondiale et avait promis de promouvoir l’emploi.

La France dit avoir “tenu à prolonger et amplifier cet engagement pour renforcer la dimension sociale de la mondialisation, en inscrivant les sujets sociaux comme une priorité de l’agenda du G20 en 2011”.

La première session de travail lundi, à huis clos comme le reste des travaux, était consacrée à l’emploi, et devait s’appuyer sur une analyse conjointe de l’OCDE et de l’OIT, très alarmistes pour le marché du travail dans les années à venir.

Pour ces deux organisations, la récession économique mondiale pourrait se traduire par une pénurie massive d?emplois dans les pays du G20 en 2012.

“Nous devons endiguer le ralentissement de la croissance de l?emploi et combler les emplois perdus. C?est maintenant qu?il faut agir”, a averti dans un communiqué le directeur général du Bureau international du Travail (BIT), Juan Somavia.

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à Genève lors dela conférence du BIT. (Photo : Sebastien Feval)

“Il faudrait que l’emploi croisse de 1,3% par an pour retrouver son niveau d’avant crise d’ici à 2015. Cela permettrait de récupérer quelque 20 millions d’emplois par an dans les pays du G20 et d’absorber les nouveaux entrants”, a expliqué à Paris à la presse l’expert emploi de l’OCDE Stefano Scarpetta.

“Mais avec le ralentissement de la croissance économique, la croissance de l’emploi, de 1% seulement ces dernières années, pourrait ralentir à 0,8% et ce serait alors 40 millions d’emplois qui manqueraient d’ici à fin 2012”, a ajouté l’économiste, en soulignant qu’un tel scénario déboucherait sur une hausse des inégalités et sur des tensions sociales.

“Les inquiétudes, très sérieuses, sont renforcées par les projections du FMI”, a-t-il ajouté, en disant espérer que le prochain sommet du G20 débouche sur “un engagement fort des pays du G20 en faveur de l’emploi”.

Ce sommet doit se tenir les 3 et 4 novembre à Cannes (Alpes-Maritimes), après une série de réunions ministérielles préparatoires comme le “G20 social” de lundi et mardi à Paris.

Le “G20 social” réunit les ministres du Travail ou des Affaires sociales et représentants des 19 plus importantes puissances économiques de la planète et de la Commission européenne ainsi que les dirigeants de l’OIT (Organisation internationale du travail), de l’OCDE (Organisation de la coopération et du développement économiques), du FMI (Fonds monétaire international), de la Banque mondiale et l’OMC (Organisation mondiale du commerce.

Six autres pays ont été invités: l’Espagne, les Emirats arabes unis, qui président le conseil de coopération du Golfe, l’Ethiopie, à la tête du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), la Guinée équatoriale, au nom de l’Union africaine, la Pologne, présidente en exercice de l’Union européenne, et Singapour.

Les ministres de ce forum ont entamé leurs travaux lundi par des consultations avec des représentants des partenaires sociaux, en l’occurrence deux organisations internationales: la CSI (confédération syndicale internationale) et l’OIE (organisation internationale des employeurs).