Le mouvement HLM plaide pour préserver la mixité dans les logements sociaux

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à la cité des Bosquets à Montfermeil (Photo : Eric Feferberg)

[27/09/2011 14:59:58] BORDEAUX (AFP) Le 72e congrès de l’Union sociale pour l’habitat (USH) s’est ouvert mardi à Bordeaux sur fond d’interrogations sur les moyens nécessaires pour préserver la mixité sociale dans ses 4,1 millions de logements accueillant plus de 10 millions de personnes et lutter contre la paupérisation.

Thierry Repentin, le président de l’Union sociale pour l’Habitat (USH) qui regroupe les organismes HLM, a vivement critiqué les partisans, notamment au gouvernement, de la théorie visant à réserver “le parc HLM aux ménages les plus pauvres, balayant d’un revers de manche les conséquences sur les équilibres urbains et sur l’égalité des chances”.

“Un enfant défavorisé risque davantage de connaître l’échec scolaire, le chômage et la violence s’il vit dans un quartier défavorisé que s’il vit dans un quartier mixte et diversifié”, a souligné M. Repentin devant le maire de Bordeaux et ministre des Affaires Etrangères Alain Juppé.

Le mouvement HLM considère que les limites sont atteintes avec “plus de trois quarts des locataires HLM qui ont un niveau inférieur à la moyenne nationale, c’est à dire inférieur à 1.400 euros mois par ménage, et un tiers des emménagés récents vivant avec moins de 950 euros par mois, c’est à dire sous le seuil de pauvreté”.

La paupérisation du parc social public s’accentue rapidement. En 1973, 12% des ménages appartenaient au quart de la population aux plus faibles revenus, en 2006, cette proportion est passée à 40%, selon le rapport “crise économique, mutations sociales” présenté au congrès.

Or ce phénomène s’accèlère, les partants étant remplacés par des ménages de plus en plus modestes.

Conséquence de cette situation: certains quartiers, environ 5% des logements HLM, connaissent une situation grave sur le plan de la sécurité, selon l’Observatoire récemment mis en place par l’USH.

Les immeubles et les bureaux des bailleurs sociaux, qui n’avaient pas été affectés lors des émeutes dans les banlieues en 2005, sont désormais concernés par les dégradations, attestant d’un durcissement du climat, qui trouve souvent son origine dans le développement du trafic de drogue, souligne l’USH.

Pourtant le mouvement HLM construit et rénove beaucoup. Après une année 2009 qualifiée d'”exceptionnelle”, avec 92.600 logements nouveaux financés, les années 2010 et 2011 ont été également des bons crus avec 88.000 et 91.000 logements financés et un total de 37.000 habitations reconstruites. Sans compter les 24.200 logements anciens achetés à Icade, une filiale de la Caisse des Dépôts.

En tout l’activité du mouvement HLM a généré ou maintenu 1,2 millions pour 135.000 logements en 2010.

Mais, si 2012 devrait afficher encore de bons résultats, “le désengagement de l’Etat fait peser une menace sur l’avenir de l’activité”, affirme M. Repentin, surtout que “les collectivités locales sont au maximum de leur effort et que l’autofinancement des organismes HLM à des limites”.

Pour tenter de remédier à “l’argent qui manque”, M. Repentin a annoncé que l’USH ferait “à la fin de l’année” des propositions qu’elle soumettra aux candidats à l’élection présidentielle de 2012.

Alors que le secrétaire d’Etat au Logement Benoist Apparu clôturera le congrès jeudi, certains de ces derniers vont tenter de profiter de l’évènement pour faire campagne. Ainsi Martine Aubry, candidate à la primaire socialiste, a annoncé sa venue jeudi dans les allées du congrès, accompagnée de Marie-Noëlle Liennemann, présidente de la fédération des coopératives HLM, ancien ministre du Logement et sénatrice PS de Paris.

M. Repentin, sénateur PS de Savoie, est lui un soutien affirmé de François Hollande.