La bourse de PAris (Photo : Patrick Kovarik) |
[27/09/2011 15:58:41] NEW YORK (AFP) L’accès de fièvre qui s’est emparé des marchés pendant l’été a provoqué un brusque coup de frein sur les introductions en Bourse, surtout en Europe et aux Etats-Unis, au moment où les sociétés se bousculaient pour être cotées, selon une étude publiée mardi à New York.
Sur le troisième trimestre, 55 entreprises ont fait leur entrée sur le marché dans le monde, contre 92 sur la même période un an plus tôt et même 125 au deuxième trimestre, selon les chiffres compilés par la firme de recherche Renaissance Capital.
Ces groupes ont levé 18,7 milliards de dollars entre juillet et septembre, ce qui représente à peine un tiers des sommes levées entre mars et juin.
“Quand la volatilité devient extrême, il est impossible pour les introductions en Bourse d’aboutir”, a reconnu Kathleen Shelton Smith, fondatrice de Renaissance Capital lors d’une conférence de presse à New York.
Signe de la brutalité du ralentissement: “le flot de ces opérations s’est réduit à un filet à la mi-août, 87% des fonds ayant été levés pendant les six premières semaines du trimestre”, a précisé Renaissance Capital dans son résumé trimestriel.
Plus de la moitié (32) des entrées en Bourse ont eu lieu en Asie-Pacifique au troisième trimestre, contre seulement 14 en Amérique du Nord et 6 en Europe. Aucune introduction n’a été enregistrée en septembre dans ces deux dernières régions.
Plus de 80% des fonds levés en Europe sur les trois derniers mois (6,4 milliards de dollars) proviennent de l’arrivée sur le marché en juillet des banques espagnoles Bankia et Banca Civica, qui cherchaient à “lever des actions pour se plier aux nouvelles exigences de capital”, selon Renaissance.
“Le marché des introductions va repartir. Quand ce sera le cas, les sociétés les plus solides seront les premières”, les investisseurs étant devenus plus regardants, a estimé Kathleen Shelton Smith.
Quelque 332 entreprises sont en attente de rentrer en Bourse dans le monde, ayant déjà engagé ce processus. C’est le nombre le plus élevé depuis dix ans, selon Renaissance.
“Toutes ces opérations n’aboutiront pas. (…) Certaines sociétés trouveront d’autres moyens de se financer ou vont repousser”, a jugé Mme Smith.
Selon elle, les investisseurs devraient rechercher les entreprises qui continuent d’enregistrer de la croissance malgré la morosité économique, notamment les réseaux sociaux.
Parmi les entreprises entrées en Bourse pendant l’été aux Etats-Unis, c’est ainsi une valeur de grande consommation qui affiche le meilleur retour sur investissement (+49% au 23 septembre): le groupe américain de restauration rapide Dunkin’ Brands, propriétaire des beignets Dunkin’ Donuts.
Il est suivi du site d’évaluation immobilière Zillow (+34%).
A l’inverse, les investisseurs ont fui les sociétés jugées les plus risquées, comme le site chinois de vidéos Tudou (-38%) ou les secteurs de la finance ou liées aux matières premières, très dépendants de la conjoncture économique.
“Même si les investisseurs vont se montrer plus exigeants dans les mois à venir, dans un contexte de reprise économique fragilisée, cela pourrait (…) faire que seuls les candidats de meilleure qualité entreront sur le marché”, écrit Renaissance.
Les introductions en Bourse devraient être aussi animées par les privatisations liées aux cures d’austérité en Europe, comme celle prévue de la loterie publique espagnole, et liées à la libéralisation en cours en Chine continentale, a ajouté la fondatrice de Renaissance Capital.