Les ministres du G20 se font les avocats d’une protection sociale minimale

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ée, le 26 septembre 2011, en compagnie de Xavier Bertrand (g) et de François Baroin (Photo : Eric Feferberg)

[27/09/2011 16:25:20] PARIS (AFP) Les ministres du Travail et de l’Emploi du G20 ont tenté lundi et mardi à Paris de donner une dimension sociale à la mondialisation en préconisant un minimum de protection sociale dans les vingt pays les plus riches de la planète et en faisant de l’emploi “une priorité de politique économique”.

Leurs travaux n’ont toutefois débouché que sur des recommandations prudentes aux chefs d’Etat et de gouvernement du G20, qui se réuniront les 3 et 4 novembre à Cannes (Alpes-Maritimes) sous la présidence de la France.

Clôturant la réunion d’une trentaine de pays et d’institutions internationales, le ministre français Xavier Bertrand a souligné qu'”une mondialisation équilibrée qui ne donne pas tout à l’économie et rien au social” était un “défi”.

“Ce défi, nous sommes en train de le relever, il est vrai pas à pas. Il reste beaucoup à faire”, a-t-il reconnu dans un discours à la presse sur “la régulation sociale de la mondialisation”. Cette expression chère à Paris n’est néanmoins pas mentionnée en tant que telle dans les conclusions de la rencontre.

Un des premiers pas sera de “développer des socles de protection sociale” en particulier “dans les pays en développement”: accès à la santé, garantie de revenus pour les personnes âgées et handicapées, octroi de prestations pour enfants à charge et garantie de revenus pour les chômeurs et les travailleurs pauvres.

Toutefois, “il revient à chaque Etat de déterminer en toute souveraineté la nature de son socle national de protection sociale ainsi que le rythme de sa mise en oeuvre”, selon les conclusions.

La convergence des politiques sociales est régulièrement présentée comme un moyen de lutter contre les pratiques de dumping entre pays de niveau de développement différent.

A l’inverse, les pays en développement rechignent à adopter des normes sociales, soupçonnant les pays industrialisés de vouloir mettre en place des mesures protectionnistes pour leur faire perdre en compétitivité, notamment par le coût du travail.

Le G20 ministériel a aussi appelé au “plein respect des principes et droits fondamentaux au travail” établis par l’Organisation internationale du travail.

Cependant, plusieurs Etats du G20 n’ont toujours pas ratifié les huit conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Enfin, la déclaration des ministres recommande de “conforter l’emploi comme une priorité de politique économique”, alors que l’emploi est souvent considéré comme une résultante de cette politique.

Comme il y a deux ans au sommet de Pittsburgh, les ministres insistent sur la nécessité de “créer des emplois de qualité”.

Ils font des jeunes et des autres “groupes vulnérables” les cibles privilégiées des politiques à mettre en oeuvre.

Sur fond de crise économique qui dure, le sujet était au coeur des préoccupations des responsables, renforcés dans leurs inquiétudes par une analyse conjointe de l’OCDE et de l’OIT, très alarmiste pour le marché du travail dans les années à venir.

Pour ces deux organisations, la récession économique mondiale pourrait se traduire par une pénurie massive d?emplois dans les pays du G20 en 2012.

Selon leurs projections, au vu du ralentissement de la croissance de l’emploi, quelque 40 millions de postes pourraient manquer d’ici à fin 2012.

Les ministres lient les mesures de protection sociale, comme les allocations chômage, à l’efficacité des politiques de retour à l’emploi.

“Les choses avancent. Je souhaiterais qu’elles avancent plus vite mais elles avancent”, a estimé Xavier Bertrand.