Dexia coupe court aux rumeurs sur une scission

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à Courbevoie, près de Paris le 29 septembre 2011 (Photo : Olivier Laban-Mattei)

[27/09/2011 18:57:00] BRUXELLES (AFP) Le conseil d’administration de Dexia, qui s’est réuni mardi à Bruxelles, a coupé court aux rumeurs sur une éventuelle scission de la banque franco-belge, tout en confirmant qu’elle poursuivrait sa politique de cession d’actifs.

“Contrairement à certaines rumeurs, le conseil d’administration et les actionnaires de Dexia, qu’ils soient publics ou privés, excluent tout scénario de scission du groupe”, a déclaré le président du CA, Jean-Luc Dehaene, dans un communiqué à l’issue de la réunion.

“Il est de la responsabilité de l’ensemble des actionnaires du groupe de gérer l’héritage du passé et d’assurer son avenir”, a-t-il ajouté.

Des propos qui vont dans le sens de déclarations récentes du patron de Dexia, Pierre Mariani, au quotidien financier belge L’Echo, selon lesquelles “il n’y a aucun projet sur la table visant à scinder Dexia et il n’y a aucun projet de modification de l’actionnariat du groupe”.

“Nous n’avons aucunement l’intention de sortir du métier de financement des administrations locales”, avait-il ajouté.

Ces jours derniers, des rumeurs de presse avaient laissé entendre que la banque franco-belge, qui supporte de lourds actifs toxiques, étudierait notamment la cession de son portefeuille de crédits aux collectivités et pourrait se rapprocher de la Caisse des dépôts et de la Banque Postale pour créer une banque publique des collectivités locales.

De sources concordantes, des discussions sont bien en cours sur le sujet, mais aucune solution formelle n’a été identifiée à ce jour.

L’opération permettrait à Dexia d’externaliser tout ou partie de son portefeuille de crédits existants auprès des collectivités françaises, estimé à quelque 70 milliards d’euros.

Face à la pression accrue des marchés boursiers sur le secteur bancaire européen, Dexia, qui avait frôlé la faillite en 2008, cherche en effet à alléger son bilan.

Les crédits aux collectivités présentent le désavantage de porter sur de très longues durées, ce qui mobilise des fonds propres importants.

En outre, les collectivités locales n’apportent aux banques qui les financent aucun dépôt, l’ensemble de leur trésorerie étant centralisée au Trésor.

L’agence d’évaluation Fitch, qui a abaissé mardi l’une des notes de Dexia, s’inquiète des “faiblesses structurelles” de la banque et estime que “si les dysfonctionnements des marchés financiers persistent, la réduction du bilan et l’accès au financement deviendront plus difficiles”.

Outre la taille de son bilan, Dexia a réduit ses besoins de financement à court terme, qui avaient failli l’entraîner par le fond à l’automne 2008, mais ils “demeurent importants”, selon Fitch.

M. Dehaene a confirmé mardi que la banque “poursuivrait sa politique” de cession d’actifs. Le conseil d’administration “a pris acte avec satisfaction” du fait que la décision fin mai d’anticiper et d’accélérer les cessions d’actifs” a porté ses fruits”, écrit-il.

Il souligne que Dexia dispose d’une “base de capital solide” avec un taux de fonds propres durs (tier 1) de “11,4% au 30 juin 2011” et “des marges de manoeuvre constituées par la provision de 1,8 milliard d’euros au deuxième trimestre”.

Selon le quotidien Les Echos, citant une source proche de la banque, celle-ci, qui a déjà cédé près de 80 milliards d’euros d’actifs depuis la crise, a besoin de porter ce chiffre à 100 milliards.