Le gouvernement présente un budget d’austérité dans un climat d’incertitude

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ée (Photo : Lionel Bonaventure)

[28/09/2011 04:58:56] PARIS (AFP) Le gouvernement présente mercredi un budget 2012 d’austérité axé sur la réduction des déficits, dans un climat de double incertitude économique, en pleine crise européenne de la dette, et politique, à sept mois de la présidentielle et après la victoire de la gauche au Sénat.

L’objectif “intangible” affiché par Valérie Pécresse, ministre du Budget, et son collègue des Finances, François Baroin, est de ramener les déficits publics de 5,7% du PIB cette année, à 4,5% l’an prochain et 3% en 2013, plafond fixé par les traités européens.

L’urgence est aussi à contenir une dette publique astronomique, évaluée à 1.646,1 milliards d’euros fin mars. “Le seuil de tolérance à l’endettement est désormais dépassé”, a reconnu fin août le Premier ministre François Fillon.

La France n’a plus enregistré un seul budget excédentaire depuis 1974.

Sa dette, de 85,4% du produit intérieur brut (PIB) prévus cette année, devrait se situer autour de 87% en 2012, selon des sources parlementaires citées mardi par Les Echos. Pour la première fois, sa charge (48,8 milliards d’euros selon Les Echos) deviendra en 2012 le premier poste de dépenses, devant les budgets (hors pensions) de l’Enseignement scolaire et de la Défense.

Le déficit budgétaire devrait être ramené à 81,7 milliards d’euros (contre 95,5 milliards prévus en 2011). Le taux de prélèvements obligatoires devrait remonter à plus de 44%, au dessus de son niveau de 2007 (43,2%), au début du mandat de Nicolas Sarkozy, selon Les Echos.

Les grandes lignes des mesures qui seront officialisées en Conseil des ministres mercredi sont largement connues, depuis le plan d’austérité annoncé par François Fillon le 24 août pour tenter d’apaiser les marchés et de préserver la note “triple A” enviée de la France.

Ce plan représentera l’an prochain une enveloppe de 11 milliards d’euros, constituée pour l’essentiel d’un cocktail hétéroclite de recettes fiscales nouvelles, à commencer par un nouveau coup de rabot sur les niches fiscales des entreprises comme des particuliers.

Un milliard seulement proviendra d’économies non encore précisées.

L’idée générale est de contenir les déficits sans tuer la croissance, dont les perspectives s’annoncent moroses: le gouvernement a ramené ses prévisions à 1,75% pour 2011 comme 2012. Une hypothèse jugée encore très optimiste par la plupart des “conjoncturistes”.