La troïka des créanciers de la Grèce fraîchement accueillie à Athènes

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ère des Finances, le 28 septembre 2011 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[29/09/2011 13:09:31] ATHENES (AFP) Les représentants des bailleurs de fonds internationaux de la Grèce sont revenus jeudi à Athènes pour inspecter les comptes du pays, où ils ont été fraîchement accueillis par des fonctionnaires occupant les ministères pour s’opposer à la nouvelle cure de rigueur prescrite.

Jeudi, la plupart des ministères grecs étaient occupés par des manifestants appartenant au syndicat des fonctionnaires Adedy qui protestaient contre les “nouvelles mesures barbares” décidées par le gouvernement sous la pression de ses créanciers pour réduire les dépenses publiques.

Les blocages devaient se poursuivre jusqu’au vendredi, alors que se multiplient les mouvements de résistance ponctuels pour ne pas payer les nouvelles taxes imposées aux Grecs pour éviter la faillite du pays.

C’est dans ce climat que les chefs de mission de la troïka des créanciers, qui regroupe la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds Monétaire International, ont repris leurs entretiens avec les responsables du pays en vue du bouclage du projet de budget 2012.

Ils doivent également parler du programme de privatisations, que la Grèce peine à faire démarrer et des mesures à envisager ou à avancer pour réaliser les objectifs du plan budgétaire pluri-annuel voté fin juin, qui prévoit 28,4 milliards d’euros d’économies d’ici 2015.

Le 2 septembre, les auditeurs de la troïka avaient soudainement quitté Athènes devant l’important dérapage constaté dans les comptes publics du pays, et notamment l’impossibilité pour la Grèce de respecter son objectif de réduction du déficit public à 7,4% du PIB en 2011.

Depuis, le gouvernement a ajouté de nouvelles mesures pour remplir les caisses et tenter de rester dans les clous budgétaires, notamment une nouvelle taxe immobilière très impopulaire, la mise en chômage partiel de 30.000 fonctionnaires, une réduction des pensions de retraites supérieures à 1.200 euros par mois, et des salaires dans la fonction publique.

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éou, le 29 septembre 2011 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

Jeudi après-midi, le Premier ministre Georges Papandréou a présidé un conseil des ministres qui a examiné la nouvelle grille des salaires de la fonction publique, les mesures de chômage partiel dans la fonction publique semblant remises à une prochaine réunion.

Il a réitéré les engagements de la Grèce à respecter les décisions prises lors du sommet de la zone euro du 21 juillet pour un deuxième plan d’aide international à la Grèce, en échange des 28 milliards d’économies supplémentaires et a fustigé la “violence” qui “mine les droits des citoyens”.

Du verdict de la troïka sur les finances de la Grèce dépend le versement vital pour le pays de la nouvelle tranche de 8 milliards d’euros, sur un prêt total de 110 milliards d’euros mis en place en mai 2010.

Une décision sur ce sujet est attendue le 13 octobre, a indiqué le ministre allemand des Finances jeudi Wolfgang Schäuble.

Mais l’avis de la troïka sur l’avancement du plan de redressement est aussi crucial pour la mise en place des décisions du 21 juillet qui prévoient un soutien financier de près de 160 milliards d’euros.

Pour la première fois, ce plan prévoit la participation des créanciers privés, qui doivent accepter de perdre volontairement 21% de leur mise sur les obligations grecques qu’ils détiennent, afin d’éviter de tout perdre en cas de faillite du pays.

Mardi soir, la chancelière allemande Angela Merkel a indiqué attendre les conclusions de la troïka pour savoir s’il faudrait ou non renégocier les modalités de ce plan.

“Devons-nous renégocier, ou ne pas renégocier? Nous préférerions bien sûr que les chiffres restent inchangés, mais je ne peux pas anticiper” a-t-elle déclaré sur la télévision publique grecque NET.

M. Papandréou, qui s’est entretenu de toutes ces questions mardi avec Mme Merkel envisage de rencontrer vendredi à Paris le Président français Nicolas Sarkozy.