Depuis le 14 janvier 2011, l’avènement de la période transitoire, la ritualisation des comportements, l’embrasement des ambitions et les différentes frondes internes, qui ont secoué l’UTICA, l’organisation patronale peine à retrouver ses marques. Cherche le consensus. Elabore de nouveaux compromis. Supporte la conjoncture. Dissèque les silences. Se laisse porter par le courant. Essaie de se repositionner. De se donner des leviers. De retrouver de la profondeur stratégique. De lutter pour sa survie. De réfléchir aux vrais enjeux. D’être vent debout devant le galop des évènements. Car, de partout, on la guette. On vient sonder son âme. Recueillir ses augures. Ses confidences. Ses palpitations. Qui laissent entendre, nous dit-on, la montée, depuis quelque temps, d’une sourde colère parmi les patrons et les baronnies des régions et des fédérations, soucieux de voir les recommandations du Conseil national, réuni le 19 mars 2011, sous la présidence de Hamadi Ben Sédrine, concrétisées. Dans la perspective de la préparation du prochain congrès de l’UTICA. Afin de gagner en crédibilité. De dominer le quotidien. De prendre de la hauteur. De sortir du champ partisan. De réunir, de nouveau, la grande famille des artisans et des commerçants. Sans “antagoniser“ personne.
A la suite de la réunion du Conseil national en mars dernier, où les jeunes du «Renouveau de l’UTICA» ont imposé l’idée d’un bureau élargi (baptisé Comité national de transition) et la révocation de l’ancien BE, l’organisation patronale vit sous le régime du bicéphalisme. De la confusion. Ce qui a alimenté les dissensions. Ravivé les rivalités. Réveillé les démons de la division. Alors que le contexte appelle à raisonner en termes d’influences, de coalitions, de rassemblements et de compromis. Afin de paraître méthodique, tenace et patient. A quelques mois de la tenue d’un congrès historique, censé tout peser, tout balancer, tout maîtriser au milieu de tant d’intérêts et de passions contraires. Dans le but de revitaliser le rôle des hommes d’affaires pour la prochaine décade, de renforcer le statut de niche stratégique de l’organisation, de réguler les nouveaux rapports de force et de former de nouvelles alliances dans la faune politique en gestation.
Apparemment, au rythme actuel des élections sectorielles et régionales et au vu de la reprise des hostilités de la part du mouvement «Sauvons l’UTICA», qui a récemment tenu une conférence de presse dans la «Maison de l’Entreprise» pour jeter l’anathème sur la gestion de Madame Wided Bouchamaoui, accusée d’avancer à pas de chat et de promouvoir un jeu de leurre, le congrès de l’organisation patronale risque d’être renvoyé aux calendes grecques. Laissant ainsi libre cours aux rumeurs persistantes selon lesquelles l’actuelle direction se plairait dans son fauteuil. Ne prendrait pas de décision audacieuse. Et insensible au sort de l’UTICA, elle serait tentée par l’immobilisme et les arrangements de dernière minute.
D’ailleurs, affirment certains, l’absence totale de réaction à l’échec patent des journées «portes ouvertes», étaye cette hypothèse. Qui annonce de nouvelles interpellations. Exigent des avancées au niveau de la gouvernance. Préfigure des mouvements d’opinions, qui tournent déjà à la hargne, à la rogne et à la grogne.