La zone euro attend des avancées de la rencontre Sarkozy-Papandréou

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éenne Herman Van Rompuy (d) et le Premier ministre polonais Donald Tusk, à Varsovie, le 29 septembre 2011 (Photo : Janek Skarzynski)

[30/09/2011 11:05:22] PARIS (AFP) Toujours en pleines turbulences, la zone euro et les marchés attendent vendredi des avancées de la réunion à Paris entre Nicolas Sarkozy et Georges Papandréou, au lendemain du feu vert crucial de Berlin au plan de sauvetage de la monnaie unique.

Le Premier ministre grec s’est d’abord entretenu avec le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy en marge d’un sommet à Varsovie. Il sera ensuite reçu par le chef de l’Etat français à 17H00 (15H00 GMT) à l’Elysée, officiellement pour faire “le point” de “la situation que connaît actuellement la Grèce”.

Mais des annonces, ou au moins des propositions, pourraient être faites. “Après la rencontre avec M. Papandréou, j’aurai l’occasion demain (…) de dire exactement quelle est notre stratégie s’agissant du soutien que nous devons à un pays européen comme la Grèce”, avait dit jeudi Nicolas Sarkozy.

Les places financières européennes, en nette baisse vendredi à la mi-journée, semblaient dans l’expectative malgré les bonnes nouvelles de la veille, avec le vote du Parlement allemand et le retour à Athènes de la troïka des bailleurs de fonds publics (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).

Les investisseurs veulent des certitudes sur l’application du plan de sauvetage mis au point par la zone euro le 21 juillet, qui prévoit un renforcement des compétences du Fonds européen de stabilité financière (FESF), mais aussi sur des solutions techniques visant à démultiplier ultérieurement la force de frappe de ce mécanisme anti-crises.

En début de semaine, le Premier ministre français François Fillon avait promis des “propositions” pour “amplifier” la lutte contre la crise, précisant qu’elles seraient annoncées dès que les députés allemands auraient adopté le renforcement du FESF.

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ée (Photo : Martin Bureau)

C’est chose faite depuis jeudi: après la France début septembre, le Bundestag a donné son feu vert à une large majorité, un signal fort puisque l’Allemagne, première économie de la zone euro, est aussi le premier contributeur de ce fonds.

Mais tous les parlements des 17 pays membres de la zone euro n’ont pas ratifié les nouveaux statuts du FESF. Le vote autrichien est attendu ce vendredi, tandis que l’incertitude plane pour les dates du Pays-Bas, de Malte et surtout de la Slovaquie, où le 25 octobre est évoqué alors que les dirigeants européens se sont formellement engagés, devant leurs partenaires américain et émergents, à mettre en oeuvre leur stratégie au plus tard mi-octobre.

Parallèlement, à Athènes, où la colère sociale contre la rigueur s’exprime chaque jour dans les rues, la troïka doit passer au crible les nouveaux efforts budgétaires consentis par le gouvernement grec. Elle entend aussi faire pression pour une dérégulation du secteur des transports, en particulier des taxis.

Cette mission doit lui permettre de décider s’il convient, ou pas, de débloquer les prochains prêts promis à la Grèce par la zone euro et le FMI. Faute de quoi elle risque la faillite courant octobre.

De l’avis de la troïka sur la dette grecque — est-elle encore solvable? — dépendra aussi l’avenir du nouveau plan d’aide promis à Athènes. Ce programme de quelque 160 milliards d’euros comprend une participation des créanciers privés de la Grèce, essentiellement des banques européennes, qui s’engagent à renoncer à une petite partie des remboursements dus par l’Etat grec.

Faut-il aller plus loin, ce qui supposerait d’effacer une partie plus importante de la dette publique grecque? Des banquiers et des dirigeants européens commencent à se poser la question, le plus souvent en privé.

La chancelière allemande a dit attendre les conclusions de l’audit mené par la troïka pour savoir s’il faudrait ou non renégocier les modalités du deuxième plan d’aide.

La rencontre Sarkozy-Papandréou intervient enfin avant une semaine chargée pour les Européens, avec une réunion des ministres des Finances lundi et mardi et d’éventuelles décisions de la BCE jeudi en faveur de la reprise et des banques.