Déficits publics : la Grèce limite les dégâts

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ète dans une vitre cassée lors de manifestations, le 20 septembre 2011 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[02/10/2011 21:40:34] ATHENES (AFP) La Grèce a confirmé dimanche qu’elle n’atteindrait pas l’objectif de réduction du déficit public fixé en juin pour 2011, mais a redressé la barre par rapport au dérapage constaté en septembre par ses créanciers, après l’introduction de nouvelles mesures d’austérité.

Le projet de budget 2012 contenant les nouveaux objectifs, qui sera déposé au parlement lundi, a été adopté dimanche soir lors d’un conseil des ministres extraordinaire présidé par le Premier ministre Georges Papandréou, au cours duquel a été fixé le délicat plan de réduction du secteur public exigé par les créanciers internationaux de la Grèce.

Selon le projet de budget, en 2011, le déficit public de la Grèce sera ramené à 8,5% du PIB contre 10,5% en 2010.

Ce déficit reste supérieur à l’objectif de 7,4% du PIB fixé initialement dans la loi pluriannuelle votée en juin, mais il est sensiblement meilleur que la projection faite début septembre par la troïka des créanciers d’Athènes qui s’établissait alors aux alentours de 9,5% du PIB, selon la presse.

La copie du gouvernement grec et ses projections financières seront examinées lundi par les ministres des Finances de l’Eurogroupe à Luxembourg et mardi par ceux de l’Union européenne, qui doivent décider s’ils versent ou non la prochaine tranche d’aide de 8 milliards d’euros, vitale pour le pays en difficulté.

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éou à Athènes le 1er octobre 2011 (Photo : Angelos Tzortzinis)

Dès la fin août, le gouvernement avait prévenu qu’il ne tiendrait pas son objectif de réduction du déficit en raison notamment de l’aggravation de la récession.

Les responsables de la troïka (UE-FMI-BCE) chargés d’inspecter les finances publiques du pays et l’assainissement des comptes avaient alors quitté Athènes en demandant l’introduction de nouvelles mesures correctrices afin de réduire les dépenses et d’augmenter les recettes publiques.

“Les mesures d’austérité supplémentaires annoncées pour 2011 et 2012 équivalent à 6,6 milliards d’euros”, a précisé le ministère des Finances dans un communiqué dimanche.

Parmi celles-ci figurent l’introduction d’une nouvelle taxe sur l’immobilier prélevée sur les factures d’électricité, l’abaissement des pensions de retraite supérieures à 1.200 euros par mois, l’abaissement du seuil d’imposition sur le revenu à 5.000 euros annuel. La TVA sur la restauration est passée de 13 à 23% en septembre.

La principale difficulté porte sur la mise en chômage technique de quelque 30.000 salariés du secteur public via la création d’une “réserve de main d’oeuvre” où ils seront affectés pendant un an avec des salaires ramenés à 60% de leur rémunération de base. Au bout d’un an certains seront licenciés.

Le choix se fera sur critères d’âge, les personnes ayant plus de 60 ans devant être inscrites d’office au programme.

Le mécanisme de réserve de main d’oeuvre dans sa version finale est le plus “indolore socialement parlant” qu’il était possible d’adopter, a indiqué le porte-parole du gouvernement Ilias Mossialos dans un communiqué.

En 2012, le gouvernement grec table sur une poursuite de la réduction des déficits publics, en fixant un objectif de 6,8% du PIB au lieu de 6,5% prévu en juin, soit 14,65 milliards d’euros.

La Grèce devrait ainsi dégager l’an prochain pour la première fois un excédent primaire de 3,2 milliards d’euros de ses finances publiques, hors service de la dette.

Selon le journal Kathimerini, la mission de la troïka, qui est revenue à Athènes jeudi dernier après une absence de près d’un mois, pourrait continuer jusqu’au vendredi 7 octobre.

Le ministre allemand des Finances avait prévenu la semaine dernière qu’aucune décision définitive ne serait prise sur le versement ou non de la prochaine tranche d’aide du prêt de 110 milliards d’euros consenti en mai 2010 à la Grèce, avant le 13 octobre.