Les Britanniques se font de plus en plus remarquer… en Tunisie

Le Foreign Office, qui a été le premier à soutenir, avant même les Français, la
révolution tunisienne, a dépêché, du 29 au 30 septembre, une grosse pointure
diplomatique et un grand connaisseur de la région Mena, M. Irfan Siddiq, chef du
département du Partenariat Arabe au sein du ministère britannique des Affaires
étrangères, pour effectuer deux missions.

La première a consisté à participer à la réunion du groupe de travail
Union
européenne
-Tunisie qui a été coprésidée par le Premier ministre Béji Caïd
Essebsi et la Haute Représentante de l’UE, Mme Catherine Ashton.

La deuxième a permis à M. Siddiq, qui a travaillé à Baghdad, comme agent
politique de l’Autorité provisoire de la coalition (2003-2004), de rencontrer
des représentants du gouvernement tunisien, de la société civile et la
communauté des affaires.

Il s’agit notamment de Kamel Laabidi, président de l’Instance nationale pour la
réforme de l’information et de la communication (INRIC), Abdelfettah Amor,
président de la Commission de lutte contre la corruption, et Ridha Belhaj,
ministre délégué auprès du Premier ministre.

Au terme de sa visite, M. Siddiq, qui a été également agent politique sur l’Irak
au département d’Etat américain (2004-2005) a tenu, à la résidence de
l’ambassadeur du Royaume-Uni à Tunis, une conférence de presse au cours de
laquelle il a donné d’amples éclairages sur l’initiative de partenariat “The
Arab Partnership Initiative”: annoncée par David Cameron, Premier ministre
britannique, initiative destinée à soutenir les révolutions rabes dans les
domaines économique, social, culturel et politique.

Selon M. Siddiq, qui a été nommé en 2007 chef de mission adjoint à l’Ambassade
britannique à Damas avant d’occuper le même poste à l’Ambassade britannique à
Baghdad en 2010, la Grande-Bretagne a débloqué 110 millions de livres sterling,
sur quatre ans, pour financer des projets dans le cadre de cette initiative.

Sur ce total, 1 million de livres sterling a été dépensé cette année. La Tunisie
en a bénéficié à travers les débats politiques organisés, à Tunis, sous la
houlette de la chaîne britannique, BBC

L’objectif de ce partenariat est d’aider la Tunisie et les autres pays arabes
qui s’engagent dans un processus démocratique, œuvrent à développer leur système
judiciaire, à instituer la liberté d’expression et à démocratiser les
institutions.

L’aide britannique concernera plusieurs axes: la stabilité et la sécurité, le
renforcement de la participation politique, l’information et la liberté
d’expression, le respect et l’application des lois, la transparence, l’emploi,
la promotion du secteur privé et de la micro-finance. C’est l’ONG Enda,
spécialisée dans le microcrédit, qui bénéficiera la première de l’aide
britannique.

Interpellé par Webmanagercenter sur la concomitance de la réunion du groupe de
travail UE-Tunisie et la visite du Premier ministre tunisien à Washington, M.
Siddiq, pourtant un homme fort averti de par ses fonctions, a déclaré qu’il
s’agit d’une «pure coïncidence».