Tokyo appelle la zone euro à appliquer rapidement le plan d’aide à la Grèce

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à Marseille (Photo : Gerard Julien)

[04/10/2011 06:54:17] TOKYO (AFP) Le ministre japonais des Finances a appelé mardi la zone euro à appliquer “rapidement” le plan d’aide à la Grèce, afin de rassurer les marchés et d’endiguer la flambée du yen face à l’euro.

“L’incertitude ne pourra être apaisée tant que (les pays de la zone euro) n’auront pas montré clairement au marché leur intention d’appliquer rapidement le plan d’aide à la Grèce”, a déclaré Jun Azumi lors d’une conférence de presse, cité par les médias.

Réunis à Luxembourg, les ministres des Finances de la zone euro au sein de l’Eurogroupe ont repoussé lundi au “courant du mois d’octobre” une décision sur le déblocage d’une tranche de prêts internationaux de 8 milliards d’euros dont la Grèce pays a absolument besoin pour éviter la faillite.

“L’Eurogroupe prendra une décision finale dans le courant du mois d’octobre” sur la base des conclusions de la mission en cours des créanciers de la Grèce, la troïka (UE, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international), actuellement à Athènes pour vérifier les progrès réalisés par le gouvernement, a annoncé le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker.

L’euro a chuté mardi a son plus bas niveau en dix ans face au yen, à 100,88 yens, ce qui réduit drastiquement la valeur des revenus tirés d’Europe par les groupes exportateurs nippons.

“Nous assistons à une montée extrême du yen et à un affaiblissement de l’euro”, a déploré M. Azumi.

Le yen, considéré comme une valeur “refuge”, a fortement monté ces derniers mois en raison des inquiétudes pour l’endettement européen mais aussi des craintes pour la croissance mondiale en général. La devise japonaise a récemment atteint son record depuis 1945 vis-à-vis du dollar.

Ce renchérissement du yen entrave les exportations nippones alors que l’économie japonaise est plongée depuis la fin 2010 dans une récession, aggravée par le séisme et le tsunami du 11 mars, qui ont provoqué d’immenses dommages et un accident nucléaire à la centrale Fukushima Daiichi.

Troisième puissance économique mondiale, le Japon est le deuxième plus important détenteur mondial de devises après la Chine et a investi des sommes conséquentes dans des obligations émises par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), le fonds de secours aux pays lourdement endettés de la zone euro.

Tokyo a investi quelque 2,68 milliards d’euros, soit 20% du montant total, lors des trois premières émissions lancées par ce fonds au premier semestre afin d’aider l’Irlande et le Portugal, autres pays lourdement endettés de la zone euro.