à Esmery-Hallon, dans le nord de la France (Photo : Philippe Huguen) |
[04/10/2011 14:35:39] PARIS (AFP) Le groupe Bonduelle, spécialisé dans les légumes en conserve et surgelés, a annoncé mardi son projet d’acheter une usine et de reprendre des terres agricoles en Russie, appartenant au groupe coopératif français Cecab, avec pour objectif d’accélérer son développement sur ce marché très prometteur.
“Nous avons besoin de capacités industrielles supplémentaires en Russie car l’usine que nous détenons là-bas (depuis 2004, NDLR) est arrivée à saturation”, a expliqué Christophe Bonduelle, PDG du groupe familial, à l’occasion de la publication des résultats annuels 2010-2011.
“Nous avions un projet de construire une usine en Ukraine mais l’occasion s’est présentée de reprendre celle du groupe coopératif français Cecab. Elle répond à nos besoins immédiats de capacité industrielle”, a-t-il ajouté, précisant que le projet en Ukraine était “reporté”.
Bonduelle et Cecab en sont au stade des négociations exclusives. Aucun montant n’a été divulgué. Bonduelle espère boucler le dossier avant la fin de l’année afin d’être prêt dès la période de semis de la prochaine récolte.
Bonduelle est présent en Russie et dans les pays d’Europe Centrale et Orientale depuis le milieu des années 90. Depuis 2004, le groupe détient une usine près de Kransnodar, en Russie, proche de celle de Cecab. Bonduelle exploite également deux kolkhozes de plus de 3.000 hectares.
Le groupe coopératif Cecab (1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2010) s’est installé plus récemment dans cette région, en 2001. Il y commercialise des légumes sous les marques d’Aucy et Globus. En 2007, Cecab a fait construire une usine à Timachevsk, en Russie. Il exploite un kolkhoze de 6.000 hectares.
Interrogé par l’AFP, Cecab n’a pas donné plus de détails sur l’opération.
Bonduelle est leader du légume en conserve sur le marché russe avec près de 30% de parts de marché (en valeur). “Nous maintenir à ce niveau dans un marché en croissance, cela nous ira très bien”, a déclaré M. Bonduelle, tout en disant sa “fierté” que la marque Bonduelle “soit plus connue en Russie qu’en France”.
Le projet de Bonduelle n’est pas tant de racheter le fonds de commerce ou les marques que commercialise Cecab en Russie, a souligné M. Bonduelle, mais c’est “surtout de trouver une capacité industrielle immédiatement disponible et une réserve agricole pour alimenter notre propre développement”.
Outre la Russie, le Brésil est un autre point fort du développement de Bonduelle dans les pays émergents. Une usine y a été mise en service en septembre 2010 pour la conserve de maïs doux et petits pois.
Le groupe familial a pour objectif de conforter ce “nouveau front” avant de se lancer à terme sur le Mercosur et notamment l’Argentine.
En revanche, le groupe affirme ne pas être intéressé par des marchés comme la Chine et l’Inde où les modes de consommation des légumes sont différents.
Le premier marché de Bonduelle, hors Union Européenne, reste l’Amérique du nord (Etats-Unis et Canada), un marché pénalisé en 2010-2011 par un taux de changes défavorable.
En Europe, le groupe a pâti des baisses de prix de légumes en conserve aux marques de distributeurs et de campagnes agricoles “très difficiles”.
Mais après le “trou d’air” de 2010-2011, le PDG du groupe familial s’attend à un “net rebond” pour l’exercice à venir et ce malgré un “climat de consommation incertain”. Bonduelle mise sur une hausse de 40% de sa rentabilité opérationnelle.
En 2010-2011, le groupe a vu son bénéfice annuel chuter de 48% à 30,4 millions d’euros.