Pour éviter que le futur gouvernement ne le remette en question, et pour rassurer la communauté internationale sur le sort de ses engagements financiers pour financer le Plan de développement de la Tunisie, le ministre des Finances a consulté les principaux partis à ce sujet.
Que deviendra le Plan de développement présenté par le gouvernement de transition, présidé par Béji Caïd Essebsi, à la communauté internationale, lors du sommet du G8 fin mai 2011 à Deauville (France) –et validé depuis par elle, lors de la réunion des ministres des Finances, début septembre-, après le 23 octobre et l’élection de l’Assemblée constituante? Inévitable, la question a été posée aux autorités tunisiennes, en particulier à l’occasion de cette dernière rencontre. Et celles-ci ont démontré qu’elles s’y attendaient, et y ont donc apporté une réponse rassurante.
En fait, pour éviter que le prochain gouvernement ne remette en question les idées et les projets consignés dans le Plan de développement, l’équipe gouvernementale de transition a pris certaines dispositions, ainsi que l’a expliqué Jalloul Ayed, ministre des Finances, lors de la New Tunisia’s Investment Conference, organisée par Tunisie Valeurs et MAC SA, deux des intermédiaires en Bourse les plus en vue sur la place de Tunis.
D’abord, «nous avons fait en sorte de produire un plan sans fondement ni coloration idéologique. N’importe quel futur gouvernement aura, de ce fait, un plan qu’il pourra reprendre ou amender plus ou moins», explique Jalloul Ayed. Ensuite, le gouvernement de transition a eu la bonne idée de consulter les principaux partis politiques sur le contenu du plan et, on suppose, de tenir compte de leurs remarques. Ces consultations se sont notamment déroulées dans le cadre d’un déjeuner qui a récemment réuni le ministre des Finances et des économistes appartenant à ces formations politiques –certainement parmi celles qui ont le plus de chance de figurer dans la prochaine Assemblée constituante.
Le Plan de développement vise à réunir les conditions de la relance de la machine économique et à corriger les énormes écarts dans ce domaine entre les régions côtières et l’intérieur du pays; et part de l’idée que pour créer la prospérité, il faut créer de l’emploi.
Les consultations que le ministre des Finances a eues avec les partis présentent également l’avantage de préparer le futur gouvernement à l’exercice de ses fonctions dans les meilleures conditions, du moins en ce qui concerne le dossier économique, l’un des deux plus importants –avec la sécurité- qu’il aura à gérer. Une mission que le ministre des Finances prédit difficile. Si les six premiers mois du gouvernement de transition «n’ont pas été très faciles», Jalloul Ayed s’attend à ce que la mission du prochain gouvernement soit «encore plus difficile». Car «les attentes de la population –notamment celles des diplômés de l’université au chômage- seront encore plus fortes et le plus difficile sera de les gérer durant les deux prochaines années».