Crise de la dette : l’Europe mobilisée pour renflouer les banques, La Grèce en grève

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ève dans les services publics le 5 octobre 2011 (Photo : Louisa Gouliamaki)

[05/10/2011 09:35:54] ATHENES (AFP) L’Europe se mobilise contre la crise bancaire au moment où les fonctionnaires et salariés du public en Grèce étaient en grève mercredi contre l’austérité qui leur est imposée pour tenter de juguler la crise de la dette en zone euro.

Alors que la perspective d’une participation plus importante que prévu des banques dans le plan de sauvetage de la Grèce fragilise l’ensemble du secteur bancaire européen, l’effondrement de la franco-belge Dexia en début de semaine, première victime de la crise de la dette en Europe, a accéléré le dossier de la recapitalisation des banques.

Les responsables politiques de l’Union monétaire semblent désormais envisager clairement un plan coordonné pour renflouer les établissements bancaires.

Du coup, toutes les Bourses européennes qui avaient chuté mardi –la place d’Athènes tombant à son plus bas niveau en 18 ans– ont rebondi mercredi matin.

“Les Européens ont pris conscience de l?urgence de la situation et sont prêts à se mettre en ordre de bataille. L?électrochoc Dexia (la banque franco-belge en cours de démantèlement) a décidé les autorités à accélérer sur le dossier de la recapitalisation des banques”, ont souligné dans une note les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.

Vers 07H25 GMT, la Bourse de Londres gagnait 2,03% par rapport à la clôture de mardi, celle de Paris 2,30%. A Francfort, l’indice Dax prenait 1,1% peu avant 08H00 GMT.

La Bourse de Milan gagnait 1,84% en dépit de la sévère dégradation par l’agence de notation financière Moody’s.

Comme souvent depuis le début de cette crise tentaculaire, au moment même où les politiques s’apprêtent à éteindre un incendie, les marchés allument une mèche un peu plus loin, en Italie, où Moody’s a abaissé mardi soir la note de la dette souveraine de trois crans, à “A2” contre “Aa2” auparavant, en l’assortissant d’une perspective négative, ce qui signifie qu’elle pourrait encore l’abaisser à l’avenir.

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âtiment de la banque franco-belge Dexia à La Défense, à Paris, le 4 octobre 2011 (Photo : Michel Gangne)

Moody’s met notamment en avant les risques pesant sur le financement de la dette colossale de la péninsule qui représente 120% du PIB, et les “incertitudes politiques”.

Malgré l’adoption le 14 septembre d’un plan de rigueur devant permettre au pays de parvenir à l’équilibre budgétaire en 2013 et de réduire sa dette, l’Italie ne parvient pas à rassurer les marchés.

En Grèce aussi, le plan d’austérité mis en place sous la contrainte des bailleurs de fonds du pays fait des vagues. Mais cette fois-ci dans la rue.

Mercredi, écoles et musées sont restés fermés, des vols ont été annulés, et les hôpitaux fonctionnent au ralenti, en raison d’une grève dans le secteur public contre les mesures d’austérité mises en place pour essayer d’éviter un défaut de paiement au pays surrendetté.

Les salariés du secteur public protestent essentiellement contre le projet de mettre 30.000 d’entre eux au chômage technique avec salaire réduit de 40% d’ici à la fin de l’année, avant un probable licenciement au bout d’un an, dans l’objectif de réduire drastiquement les dépenses publiques du pays.

Le gouvernement grec a obtenu des créanciers du pays réunis au sein d’une troïka (Union Européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne) d’appliquer cette mesure en priorité aux salariés les plus près de l’âge de la retraite.

Mais à terme, le gouvernement prévoit que la fonction publique grecque, qui s’élève à quelque 750.000 agents soit réduite de 150.000 d’ici à 2015.

Les mesures dites d’austérité, qui comptent aussi de multiples hausses ou créations de taxes et d’impôts, des abaissements de pensions de retraite et tout un ensemble de réformes structurelles destinées à libéraliser l’économie du pays, doivent durer au moins jusqu’en 2015.

Une manifestation était prévue en milieu de journée à Athènes avant une grève générale prévue le 19 octobre.