érence de presse à Tokyo (Photo : Toru Yamanaka) |
[05/10/2011 12:01:12] ROME (AFP) Le site encyclopédique Wikipédia a bloqué l’accès à sa version en italien pour protester contre un projet de loi du gouvernement Berlusconi, visant notamment à contraindre les sites internet à rectifier tout contenu publié sur simple demande d’une personne qui se sentirait lésée.
“L’obligation de publier parmi nos contenus les démentis prévus par la loi, sans pouvoir discuter sur le fond de ces démentis et sans possibilité d’une quelconque vérification, constitue pour Wikipédia une limitation inacceptable de sa propre liberté et indépendance”, écrit mercredi l’encyclopédie sur son site italien, a constaté l’AFP.
Wikipédia a bloqué l’accès au site en italien, laissant juste cette page d’accueil à l’attention de ses lecteurs et pour expliquer son comportement.
La loi en question préparée par le gouvernement de Silvio Berlusconi prévoit l’obligation pour tous les sites internet de publier, dans un délai de 48 heures et sans aucun commentaire, toute rectification qu’une quelconque personne peut demander contre un contenu qu’elle juge préjudiciable à son égard.
“Malheureusement, l’estimation sur le caractère +préjudiciable+ d’un contenu n’est pas effectuée par un arbitre tiers et impartial mais elle est déterminée uniquement par l’opinion du sujet qui s’estime lésé”, poursuit Wikipédia.
Cette norme est insérée dans un projet de loi dont l’objectif principal est de limiter la diffusion dans la presse d’écoutes téléphoniques ordonnées par la justice.
Les affaires de moeurs impliquant Silvio Berlusconi font régulièrement la Une des journaux avec la publication de retranscription d’écoutes embarrassantes pour le Cavaliere qui tente par tous les moyens de les éviter.
La dernière mouture du projet de loi sur la limitation des écoutes téléphoniques prévoit qu’elles ne peuvent être ordonnées que pour des délits pour lesquels la peine minimum est de cinq ans de prison. Elles ne peuvent être autorisées que pour une durée de 75 jours, après quoi elles doivent être renouvelées tous les 15 jours.
Les journalistes publiant des écoutes non-autorisées risquent une peine de prison d’un mois ferme ou une amende de 10.000 euros tandis que l’amende pour les éditeurs peut grimper jusqu’à 300.000 euros.
Les personnes transmettant aux journalistes des documents couverts par le secret de l’instruction risquent une peine de prison de six ans, tandis que celles effectuant des enregistrements illégaux encourent une peine de trois ans.