A la veille de la Journée mondiale des enseignants, l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) a publié des données qui montrent qu’au moins deux millions d’enseignants supplémentaires sont nécessaires pour atteindre d’ici 2015 l’objectif d’une éducation primaire universelle.
Bien que l’Afrique subsaharienne représente à elle seule plus de la moitié de la demande (on estime à 1,1 million de professeurs supplémentaires les besoins de la région), la pénurie ne se limite pas aux pays en développement: les Etats-Unis, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie ou encore la Suède figurent parmi les 112 pays qui ne disposent pas de tous les enseignants nécessaires.
Par régions, les Etats arabes (-243.000 instituteurs), l’Asie du Sud et de l’Ouest (-292 000), l’Amérique du Nord et l’Europe occidentale (-155 000) viennent derrière l’Afrique subsaharienne. Par contre, l’Europe centrale et orientale, l’Asie centrale, l’Asie de l’est, l’Amérique latine et les Caraïbes ne représentent que 11% des besoins mondiaux en enseignants supplémentaires nécessaires pour parvenir d’ici 2015 à l’éducation primaire universelle.
De plus, ces chiffres ne prennent pas en compte les enseignants qui quittent la profession pour diverses raisons (départ en retraite, maladie, changement d’orientation professionnelle, etc.). Pour couvrir tous les besoins, il faudra 6,1 millions d’enseignants entre 2009 et 2015.
« Les enseignants pour l’égalité des genres » est le thème de la Journée mondiale 2011. Bien que les femmes soient majoritaires parmi les enseignants du primaire (62% en moyenne mondiale mais on atteint plus de 90% dans certains pays), les conditions de travail, la rémunération et le statut connaissent une détérioration.
«Si nous voulons créer une égalité des chances pour nos filles et nos fils afin qu’ils puissent se réaliser pleinement et faire valoir leurs droits, nous devons définir des politiques et des stratégies susceptibles d’attirer et de motiver les femmes et les hommes capables d’enseigner, tout en leur permettant de mettre en place des environnements d’apprentissage reposant sur l’égalité des genres», affirme le message cosigné par la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, et les dirigeants du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF)), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’Internationale de l’éducation, une fédération mondiale de syndicats d’enseignants (IE).
Des activités comportant un colloque sur l’école et le genre et un débat sur le genre et la profession enseignante marqueront les célébrations de la journée le 5 octobre au siège de l’UNESCO. On y présentera notamment les conclusions d’un Forum de haut-niveau qui s’est tenu les 3 et 4 octobre à l’Institut international de planification de l’éducation (IIPE) de l’UNESCO. Intitulé «L’égalité entre les sexes dans l’éducation: voir au-delà de la parité», ce forum s’est intéressé à la réussite des élèves en fonction de leur sexe et à la place des femmes dans les métiers d’encadrement du secteur de l’éducation.
La Journée mondiale des enseignants, célébrée chaque année le 5 octobre depuis 1994, commémore l’adoption de la Recommandation UNESCO/OIT concernant la condition du personnel enseignant qui contient des directives sur les politiques d’éducation, les programmes d’enseignement, la formation des maîtres, l’emploi, les conditions de travail et la participation des enseignants à la prise de décision.