à Bruxelles (Photo : John Thys) |
[06/10/2011 05:10:29] BERLIN (AFP) Le rebond de l’inflation en septembre en zone euro pourrait inciter la Banque centrale européenne (BCE) à maintenir son principal taux directeur jeudi à 1,50%, lors de la dernière réunion présidée par Jean-Claude Trichet, même si une baisse n’est pas exclue.
“Nous ne nous attendons pas à ce que la BCE baisse ses taux jeudi même si nous ne pouvons pas exclure cette possibilité non plus”, écrit Michael Schubert, économiste chez Commerzbank.
Cet avis est partagé par la majorité des économistes qui la semaine dernière encore prévoyaient un relâchement de ce baromètre du coût du crédit en zone euro au regard de la forte dégradation de la situation économique et financière.
Mais l’inflation, épouvantail de la BCE, est passée par là.
La hausse des prix a bondi en septembre en zone euro pour s’établir à 3%, selon des données publiées vendredi. Soit bien au-delà de l’objectif poursuivi par la BCE de la maintenir sous le seuil de 2%.
Bien que tout le monde -y compris M. Trichet- s’accorde à penser que c’est un phénomène provisoire, lié au coût des matières premières et de l’énergie, “les faucons du conseil des gouverneurs seront particulièrement circonspects concernant une baisse”, analyse Christian Schulz, de Berenberg Bank.
Les économistes s’attendent en revanche à de nouvelles actions de la BCE en faveur des banques de la zone euro, dont certaines sont toujours dépendantes de ses liquidités, lors de sa réunion décentralisée à Berlin. Alors qu’elle leur prête déjà à taux fixe et pour des montants illimités sur une semaine, un mois et trois mois, elle pourrait annoncer une nouvelle opération sur six mois et offrir sa première opération sur un an depuis décembre 2009.
Certains s’attendent aussi à ce qu’elle relance son programme de rachat d’obligations sécurisées, destiné aussi à les aider à se refinancer.
La dernière conférence de presse de M. Trichet sur les taux à 12H30 GMT, à l’issue de huit ans de mandat, s’annonce “particulièrement poignante”, selon les économistes de RBS. “Il part dans une période de grande incertitude et laisse à (Mario) Draghi”, qui lui succède le 1er novembre “une BCE en mode de gestion de crise totale”.