Nissan se dote d’une usine au Brésil pour mieux conquérir ce marché

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à Resende au Brésil, en compagnie du gouverneur de Rio de Janeiro Sergio Cabral (Photo : Antonio Scorza)

[06/10/2011 21:37:41] RIO DE JANEIRO (AFP) Nissan va se doter de sa propre usine au Brésil pour mieux conquérir ce marché automobile en pleine expansion, ce qui marque une nouvelle étape dans les projets du constructeur automobile japonais de se renforcer dans les pays émergents.

Le groupe japonais va investir 1,5 milliard de dollars (1,12 milliard d’euros) pour construire cette usine dans la ville de Resende, située dans l’Etat de Rio de Janeiro, concevoir et lancer de nouveaux modèles sur le marché brésilien, a annoncé jeudi son PDG Carlos Ghosn lors de la signature de l’accord avec le gouverneur de Rio.

Cette usine sera “une des plus modernes de Nissan au monde” et “sera une plate-forme pour la consolidation de notre activité au Brésil”, a souligné le patron de l’alliance Renault-Nissan.

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à Resende au Brésil, en compagnie du gouverneur de Rio de Janeiro Sergio Cabral (Photo : Antonio Scorza)

La nouvelle usine sera dotée d’une capacité de 200.000 unités par an et les premières voitures devraient sortir des chaînes de montage au cours du premier semestre 2014, avec 2.000 créations d’emplois à la clé.

Nissan produisait déjà des véhicules dans le pays, mais ne possédait qu’une capacité de production limitée à 59.000 véhicules par an, qu’il fabriquait dans l’usine de son allié français Renault à Curitiba, dans l’Etat du Parana, dans le sud-est du pays.

Cette annonce tombe à pic alors que le gouvernement brésilien a décidé récemment d’augmenter de 30% la taxe appliquée aux automobiles et aux camions importés ou n’ayant pas été produits à 65% dans le pays ou dans le Mercosur, le marché commun du cône sud (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay), alors même que les véhicules sont déjà lourdement taxés. Brasilia veut ainsi défendre sa production locale.

Le constructeur japonais lancera dix nouveaux modèles d’ici à 2016. Dès novembre, il introduira sur le marché brésilien sa berline compacte Versa. Et espère voir passer sa part de marché de 1,5% à plus de 5% sur la même période dans ce pays, première économie d’Amérique latine.

“La taille du marché automobile brésilien justifie à lui seul notre décision”, a souligné Carlos Ghosn.

Le constructeur japonais poursuit ainsi son expansion dans les pays émergents. Il est déjà bien implanté en Chine et pourrait entrer au capital du constructeur automobile russe Avtovaz, dont Renault détient déjà 25% plus une action.

Carlos Ghosn, également PDG du constructeur automobile français, a aussi profité de son déplacement au Brésil pour annoncer mercredi un investissement de 200 millions d’euros dans le complexe industriel de Curitiba. La marque française au losange va aussi augmenter ses capacités de production, étoffer sa gamme et son réseau de distributeur et vise une part de marché de 8% contre 5% actuellement.

L’alliance Renault-Nissan se rapprocherait ainsi de l’américain Ford, qui détient actuellement environ 10% de part de marché mais resterait encore loin derrière l’italien Fiat, l’allemand Volkswagen et l’américain General Motors, qui domine le marché brésilien avec plus ou moins 20% du gâteau chacun.

Le groupe français PSA Peugeot Citroën est implanté à Porto Real, également dans l’Etat de Rio.

En dépit des nuages qui s’accumulent, le marché automobile brésilien reste en effet très alléchant avec de fortes perspectives de croissance, ce qui a conduit plusieurs constructeurs automobiles à faire part de leur volonté de s’implanter dans le pays ou d’y renforcer leur présence.

La croissance des immatriculations pourrait atteindre 5% cette année à 3,69 millions de véhicules, selon l’Association de fabricants de voitures du Brésil (Anfavea). Nombre des 190 millions de Brésiliens ne possèdent pas encore leur propre automobile et aspire à en avoir une, représentant un vivier énorme.